
Le numéro 9 de « Secrets de Pays » et son dossier thématique « Places de Villages »…
Le mot du président
En février 2013, nous avions consacré le premier numéro du magazine Secrets de Pays aux friches industrielles. La thématique choisie pour ce numéro 9 concerne le patrimoine industriel, bien vivant celui-là, devenu une composante indissociable de notre environnement.
En Pays des Bastides, le passé industriel des vallées de la Couze et de la Dordogne est séculaire… Plus vivant que jamais, ce patrimoine a su traverser les crises économiques successives et s’adapter aux évolutions technologiques. Parmi les fleurons de notre industrie, citons l’usine Prat-Dumas créée en 1309, spécialisée dans la fabrication de médias filtrants à Couze et Saint-Front, fière du label que lui a décerné l’État, celui d’Entreprise du Patrimoine Vivant. Nous en reparlerons…
Par ailleurs, les deux entreprises en tête du « palmarès 2015 des cinquante premières industries de la Dordogne » sont implantées en Pays lindois ! Dans ce classement Polyrey, spécialiste du stratifié, premier exportateur du département et premier employeur privé du Bergeracois (500 salariés sur le site de Baneuil) arrive en tête, suivi de Munksjö, usine papetière de Rottersac.
C’est dire si notre territoire est riche… et varié, sans oublier les métiers d’art, mis à l’honneur ici à travers Philippe Cattiaux, remarquable luthier, Timothée Lance, talentueux photographe et Christian Borini, chef d’exception.
Nous vous souhaitons, amis lecteurs, le même plaisir à la découverte de ce nouveau numéro que nous avons eu à le préparer.
Périgordialement vôtre !
Jacky Tronel
Au sommaire
- 1 — Éditorial.
- 4 — LA PAGES DES LECTEURS : « J’aime les salles de classe en Périgord ».
- 6 — PLEINE NATURE : Randonnées pédestres en Pays lindois.
- 8 — PORTFOLIO : Zoom sur… Timothée Lance.
- 32 — HISTOIRE : Des élections qui tournent mal.
- 34 — MÉMOIRE : Nos « glorieux sacrifiés » de 14-18 en Bergeracois.
- 36 — HISTOIRE : « Pourvu que l’Allemagne et la Russie gagnent la guerre ! »
- 39 — HISTOIRE : Le Groupement 28 des Chantiers de la Jeunesse à la Poudrerie
- 43 — MÉMOIRE : Bernard Giraudel raconte…Bergerac années d’hier
- 46 — IN MEMORIAM : Sophie Decaux (1927-2012) La Dame du Mont d’Onel.
- 48 — GASTRONOMIE : À table avec Christian Borini – Le Moulin de Surier
- 51 — LITTÉRATURE : « Souvenirs d’Ovalie ».
52 — MÉTIERS D’ART : Philippe Cattiaux, profession luthier. - 32 — LA PAGE D’OC : « La Joanna aviá rason ».
- 59 — LE CARNETS DES BONNES ADRESSES.
- 63 — LE COIN DU LIBRAIRE.
Dossier : « PATRIMOINE INDUSTRIEL »
- 14 — Les grès de la forêt de Liorac.
- 16 — Grasasa, la petite usine dans la prairie.
- 19 — Industrie et solidarité papetière.
- 22 — Deux siècles d’activité papetière à Rottersac.
- 27 — Polyrey : l’amour du bois…
Numéro 9
L’école du village, la voix de la maîtresse, la géométrie du tableau noir, nostalgie. Trop belle, sa fourrure a failli lui coûter la vie, mais la genette discrète revit, près de chez nous. Une bonne nouvelle : un jeune photographe a posé son matériel à Pressignac. « Oublions nos selfies ! » Pierre Gonthier, notre poète, s’inquiète : l’hiver a changé ces temps-ci. A-t-il attrapé un réchauffement ?Notre dossier ouvre sur le patrimoine industrieux en forêt : les pavés de grès de Liorac ont couvert les rues bergeracoises et bordelaises… Grasasa : en 1964, 15 paysans fous de Sainte-Sabine ont monté tout seuls leur usine de fourrage déshydraté. Aujourd’hui, 20 employés, 4,2 millions de CA. La folie paye ! La société de Secours Mutuel créée par les papetiers Couzots en 1850 ? Polyrey, Munksjö, Bernard Dumas et associés, s’en souviennent. L’activité papetière sur le site de Rottersac remonte à 1815. Deux siècles, deux guerres mondiales. Ses dirigeants ont surmonté les épreuves et créé des emplois : 200 aujourd’hui. Créée en 1899, l’usine Rey basée sur le tanin puis la pâte à papier, enfin les panneaux lamifiés, permet à l’économie locale de traverser le temps avec 639 employés à ce jour.
En pleine période électorale dans notre canton de Lalinde, espérons que, sous la Ve République, celle-ci sera plus décente qu’elle ne le fut sous la seconde à Saint-Félix ! Saint-Aubin de Lanquais : à l’issue de la Guerre de 14/18, sur une centaine d’appelés, huit reviendront, « nos glorieux sacrifiés ». Fin de l’été 1939, signature du pacte germano-soviétique, déclaration de guerre de la France à l’Allemagne. Enfants perdus, les communistes devant le choix. La poudrerie de Bergerac réouverte en 1942/1943 pour l’effort de guerre allemand fait appel aux « chantiers de jeunesse » français. Le groupement 28, très éprouvé, « s’autodétruit » fin avril 44.
Revisitez le Bergerac des années 50/60 avec Bernard Giraudel, irremplaçable conteur, témoin de sa ville. Pendant une quinzaine d’années le château du Mont d’Onel fut témoin de la vie d’une femme singulière, érudite et raffinée, épouse du peintre Hubert Paul Didier Decaux et belle-sœur de l’historien Alain Decaux. Témoignage.
Par amour de la truffe, un jeune chef argentin se retrouve aujourd’hui au pied du château de Bannes aux commandes du restaurant gastronomique du Moulin de Surier.
L’anglais s’appelait Genty. Dans les années 20, c’est lui qui a introduit le rugby joué le dimanche sur le pré de Couze. D’où le pittoresque « Le beau dimanche de Cornecul » édité par « Secrets de pays ».
Le travail du bois et la musique, ses deux passions, en ont fait un luthier. Philippe Cattiaux aujourd’hui installé à « Paty », crée et restaure guitares classiques, anciennes, jazz manouche, folk. Amoureux de musique, allez-y !
Régine Simonet