Les Moulins du Périgord


  • L’histoire des moulins (en préparation)
  • Les usages des moulins (en préparation)

  • Les moulins à eau (en préparation)
  • Les moulins à vent (en préparation)

  • Les moulins à nef (en préparation)
  • Les banalités (en préparation)


Dossier en préparation…

Les différentes pages de ce dossier seront publiées progressivement


Les plus anciennes mentions de moulins se rencontrent dans les recueils de chartes des abbayes périgourdines sous les termes molendinum ou moli, mounar désignant le droit de bief. Le Périgord est un pays de rivières, avec un riche patrimoine hydraulique. Installés sur la berge d’un cours d’eau, les moulins à eau y sont très nombreux : certains cours d’eau du Périgord, sont dotés de 4 à 5 moulins sur une portion de seulement un kilomètre ! On trouve également quelques moulins à vent, beaucoup moins nombreux toutefois. Ils servaient, il n’y a pas si longtemps, à fabriquer de la farine, du papier, de l’huile de noix, de noisette, ou à faire tourner les machines, comme aux forges de Savignac-Lédrier ou de la Filature de Belvès. À vent ou à eau, rares sont les moulins qui sont encore en activité… (1)

Dès l’âge de pierre, les hommes broyèrent le grain entre deux pierres, puis ils utilisèrent pilon et mortier, et, plus tard encore, la meule tournante : une pierre écrasait des céréales sur une meule fixe. Cette meule pouvait être actionnée par des hommes ou par des animaux, ou bien par la force de l’eau ou du vent. Avec l’évolution des techniques, le terme « moulin » désigna tout un ensemble de machines qui utilisent une force motrice et produisent de l’énergie, servant à actionner un mécanisme. Par extension, ce terme en vint à désigner les bâtiments où sont installées ces machines… (2)

Si la transformation du grain en farine a été l’activité première des moulins (on parle alors de moulins bladiers), et si elle resta l’activité principale, la force motrice de l’eau et du vent était également utilisée pour des usages variés notamment en lien avec le textile (foulage des étoffes pour fabriquer des draps), la transformation du bois (scierie), la métallurgie (marteau-pilon) ou encore les activités liées au travail de la pierre ou du papier, au tannage des peaux… En fonction des aléas économiques, ou des opportunités, la reconversion d’une activité à une autre étant fréquente.

Dans les pages qu’André Theuriet a consacrées à la « Vie rustique », le moulin apparaît comme un asile de labeur ordonné et paisible, mais comme nous le verrons dans ce dossier consacré aux Moulins du Périgord, ce tableau idyllique est loin d’être le reflet de la réalité : « Moulins à vent aux grandes ailes tournantes, sur les plateaux éloignés des rivières ; moulins à eau, dans les vallées plantureusement arrosées… Oh, ces humbles moulins à eau, perdus dans les plis des gorges boisées, et que remplacent malheureusement les grands moulins de commerce, comme ils sont délicieusement situés, et quel charme intime ils donnent au paysage !… Perchés à chevauchons sur le ruisseau, à cent pas des prés, ils élèvent leurs bâtiments moussus à l’ombre des saules et des peupliers blancs, qui élancent du sol spongieux et humide leurs fûts sveltes et minces, jusqu’à une grande hauteur. Les cimes feuillues se rejoignent au-dessus de l’eau somnolente du bief, où se reflètent nettement des enchevêtrements de branches et des coins de soleil. Toutes ces feuilles tamisent mollement la lumière ; la gamme des verts y est au complet : depuis le vert cendré des saules jusqu’au vert sombre des aulnes. Et dans cette solitude embaumée par l’odeur des menthes, égayée par le vol de martins-pêcheurs et le sautillement des bergeronnettes-lavandières, le moulin au seuil enfariné murmure du matin au soir son vivant tic-tac : longtemps troublée et confuse, dans l’écluse, l’eau jaillit en écumant ; libre, elle presse la roue et se joue en grappes de diamant. Le meunier moud sa farine la plus fine et siffle comme un oiseau ; assise sur une pierre, la meunière jase en tournant son fuseau… ». (2)


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