L’histoire riche et mouvementée du Périgord n’est pas faite d’événements, mais plutôt de longues évolutions. Bref retour sur les grandes dates, les événements fondateurs et les épisodes marquants qui firent le Périgord…
Ligures, Ibères, Gaulois et Romains
Bien avant la conquête des Gaules en 52 av. JC, ce sont les Ligures, les Ibères et les Celtes qui peuplent l’Aquitaine. Quatre tribus celtes, les Pétrocores (Petrucorii), vivent sur un territoire presque identique à l’actuel département de la Dordogne. Le mot “Périgord” viendrait de là, avec petru (quatre) et corium (armées)…
- Vers 700 avant J.-C. – Les Ligures (civilisation du Bronze final) occupent la vallée de l’Isle.
- Vers 500 avant J.-C. – Les Ibères, plus civilisés, les refoulent vers les zones intertiles et boisées.
- Vers 200 avant J.-C. – Les Celtes arrivent venus du nord.
- Vers 60 ans avant J.-C. – Les romains plantent les premières vignes autour de Bergerac.
- Vers 52 ans avant J.-C. – Suite à l’assemblée générale des chefs gaulois réunie à Bibracte, les Pétrocores envoient à Vercingétorix, 5000 guerriers pour l’aider à lutter contre les troupes romaines de César, alors qu’il est retranché à Alésia, un oppidum gaulois. Huit modèles de monnaies sont frappés avant la conquête romaine, dont la première, en Périgord, à croix type Belvès.
- 39 ans à 38 ans avant J.-C. – Révolte contre les romains en Aquitaine.
- Vers 16 avant J.-C. – Sous le règne de l’empereur Auguste, création de la province d’Aquitaine regroupant 21 circonscriptions, parmi lesquelles la Citivas Petrocorium correspondant probablement à l’ancien territoire des Pétrocores. Vesunna est son chef-lieu.
- À partir de 25 avant J.-C. – Construction de Vésone (Vesunna). Elle devient rapidement une cité florissante. Les Phéniciens de Marseille y venaient échanger les marchandises du Levant.
- 68-69 – Les Pétrocores apportent leur soutien à Caius Julius Vindex, chef gaulois, général et légat romain, lors de sa révolte contre Néron en faveur de Galba. Cette révolte fut réprimée par Virginius Rufus.
- Vers 50-100 ? – Construction sur le modèle du Colisée de Rome, de l’amphithéâtre de Vésone d’une capacité de 18 000 places.
- 98 à 117 – Grands travaux à Vésone : arc de triomphe, sanctuaire, thermes, aqueducs, agrandissement du forum de sur 2 ha.
- 211 – Vésone devient « Municipe » (capable de s’administrer elle-même, sous l’autorité de Rome).
- Vers 235-284 – Des Barbares Alamands et Francs ravagent la région. En 276, Vesona se protège derrière des remparts élevés à la hâte avec les pierres de bâtiments publics romains démantelés.
- Entre 314 et 356 – Le christianisme s’implante en Périgord. En 314, lors du premier concile d’Occident réuni à Arles par l’empereur Constantin Ier, l’évêque de Périgueux n’est pas cité. Par contre, en 356, au concile de Béziers, réuni par l’empereur Constance II, Paterne (Paternus), on trouve la mention du premier évêque attesté de Périgueux. En effet, les quatre premiers évêques du Périgord relèvent de la légende, à savoir Saint-Front, Saint-Anian, Saint-Aquilin et Saint-Léonce.
- 350 – Vésone devient Pétrocorus.
- 391 – Édit de l’empereur romain Théodose le Grand interdisant les cultes païens.
- Fin du IVe siècle – Création des premiers monastères : Chancelade, Brantôme, Cadouin, Terrasson… Le latin se modifie et deux dialectes apparaissent : le limousin au nord, et le languedocien au sud.
Mérovingiens, Carolingiens et Capétiens
Le Périgord passent de la paix de l’Empire romain à sa chute, aux invasions barbares et à la restauration d’un pouvoir féodal. Clovis, roi des Francs, conquiert la Gaule jusqu’aux Pyrénées après avoir défait le roi wisigoth Alaric II en 507 à Vouillé, près de Poitiers. Au VIIIe siècle les deux comtés du Quercy et du Périgord sont rattachés au royaume d’Aquitaine. Au IXe siècle, les vallées de l’Isle et de la Dordogne, ainsi que Périgueux sont dévastés par les Normands. De nombreux habitants se réfugient dans les cluzeaux, l’habitat des hommes préhistoriques. Et c’est vers la fin du IXe siècle que les quatre baronnies du Périgord se mettent en place : Mareuil, Bourdeilles, Beynac et Biron, ainsi que les châtellenies d’Ans, Auberoche, Gurson… Le comté du Périgord passe à la maison des Talleyrand.
- 410 – Chute de l’empire romain.
- 418 – Le Périgord faisait parti du territoire que l’empereur Honorius céda aux envahisseurs barbares venus d’Italie (fœdus de 418), les Wisigoths, dont les hordes nombreuses avaient envahi le midi de la Gaule. Cette province partagea le sort du royaume des Wisigoths jusqu’en 507.
- 480 – Division de l’Occident en royaumes, eux-mêmes partagés en régions administrées par des Comtes (fonctionnaires royaux) qui sont aidés par des Vicomtes. Le Périgord appartient au royaume des Wisigoths (le plus important).
- 506 – Début du ministère de l’évêque Chronope à Périgueux. Lui, ou l’un de ses successeurs, édifient la première cathédrale de La Cité, à Périgueux.
- 507 – Clovis Ier, païen converti au catholicisme, roi des Francs, renverse Alaric II à Vouillé, près de Poitiers. Cette victoire permet au royaume de Clovis de s’étendre en Aquitaine et d’annexer tous les territoires auparavant wisigoths entre Loire, océan et Pyrénées. Consolidation de l’unité du Périgord et rétablissement de l’orthodoxie du christianisme (qui remplace l’arianisme professé par les Wisigoths).
- 629 – Périgueux entre dans le royaume de Dagobert qui s’attache à réunifier les Francs. Le Périgord fut ensuite mêlé à toutes les vicissitudes qui agitèrent l’Aquitaine dans sa lutte contre les maires du palais. Il appartint successivement à Clotaire ler, Gontran, Childebert Il, Clotaire Il et Dagobert Ier. En 630, il fut compris dans le traité qui fonda le royaume de Toulouse, où régnèrent les ducs d’Aquitaine.
- 715 – Charles Martel devient chef de la Gaule.
- 732 – Charles Martel stoppe les Arabes près de Poitiers.
- 742 – Pépin le Bref succède à Charles Martel en devenant « Roi de droit divin » car sacré roi de tous les Francs. Avènement de la dynastie carolingienne.
- 763 – Pépin veut affirmer son autorité en s’attaquant à l’Aquitaine et à Périgueux tenu par le Duc de Waïfre qui fait démanteler les remparts de la ville afin d’être plus mobile, mais rien n’arrête Pépin.
- 765 – Pépin fait reconstruire les murailles de Périgueux.
- 768 – Assassinat de Waïfre dans la forêt de la Double par un de ses proches. Mort de Pépin le Bref à qui succède son fils Charlemagne qui règne jusqu’en 814.
- Vers 769 – Charlemagne, en se rendant en Espagne, traversa le comté du Périgord, où il fonda le prieuré de Trémolat et l’abbaye bénédictine Saint-Pierre de Brantôme (elle fut supprimée à la Révolution). Il donna le gouvernement de cette province à Vidbode, dont les successeurs sont restés inconnus jusqu’à Wulgrin, qui fut le premier de ses comtes héréditaires, et auquel les populations qui admiraient son courage donnèrent le surnom de Taillefer, à cause de ses exploits heureux contre les Normands qui commençaient alors à ravager l’Aquitaine.
- 778 – Wilbald est le premier Comte du Périgord nommé par Charles Ier le Grand (Charlemagne). Hormis le nom, l’action et les successeurs de ce premier gouverneur du Périgord, ayant le titre de comte, sont méconnus. Le comté était la base des divisions territoriales réalisées pour délimiter un « pagus », dont l’administration civile était confiée à un comte nommé par l’empereur. Ce vassal avait délégation de pouvoir pour administrer une cité et tous les « pagi » qui s’y rattachaient. Les comtes devaient être dans la pensée de Charlemagne, des fonctionnaires amovibles. Mais sous ses successeurs, ils se rendirent indépendants et héréditaires.
- 785 – Roger, Comte de Limoges, cède la châtellenie de Nontron à l’abbaye de Charroux.
- 800 – Sacre de l’empereur Charlemagne par le Pape.
- 804 – Roger, Comte de Limoges, fonde à Nontron, un monastère sous l’invocation de Saint-Sauveur.
- 814 – Création de l’Abbaye de Brantôme.
830 – Louis-le-Débonnaire fait don d’une église de Mussidan, à l’abbaye de Charroux. - 841 – Incursion des Normands.
- 842 – Guerre entre Charles le Chauve et les Ducs d’Aquitaine.
- 843 – Traité de Verdun et nouveau partage du royaume entre les fils de Charlemagne.
- 844-849 : en 844, les Vikings remontent la Garonne jusqu’à Toulouse, l’Adour en 845, puis la Charente et la Dordogne. Ils dévastent le Périgord et le haut Quercy. Ils mettent à sac Périgueux. 848 : Charles le Chauve prend les bords de la Dordogne, puis traverse le Lot, le Tarn et s’empare de Toulouse. 849 : Nouvelle invasion normande, ravage de Montpon, Mussidan, Puy-Saint-Front, abbaye de Calabre à Calviac.
- 863 – Le Périgord passe sous tutelle la d’Emenon de Poitiers.
- En 865 – Les Aquitains affrontent la flotte de Sigifridus sur la Charente. Ils infligent de lourde pertes aux Vikings.
- 866 – La désagrégation progressive du royaume d’Aquitaine, les invasions normandes, amènent le roi Charles le Chauve, à nommer son parent, Vulgrin, premier comte héréditaire de l’Angoumois et du Périgord. Il fondera une dynastie héréditaire qui va contrôler le comté pendant plus de cinq siècles, jusqu’à sa confiscation et sa dévolution au duc d’Orléans en 1399, en sanction des pillages et exactions perpétrés par les deux comtes du Périgord, Archambaud V et Archambaud VI.
- 869 – Un tiers de la population meurt de froid ou de famine.
- 886 – Mort de Vulgrin premier comte héréditaire du Périgord. Tandis que l’Angoumois revient à son fils Alduin, son autre fils, Guillaume, hérite du Périgord.
- 930 – LesVikings envahissent de nouveau la Saintonge, l’Angoumois, le Périgord et pénètrent jusqu’en Limousin. Le roi de France Raoul Ier les anéantit presque totalement. Cette victoire devint légendaire dans le pays. Toutefois des incursions épisodiques continuent jusqu’en 1018.
- 937 – Création de l’abbaye de Sarlat.
- 940 – 960 ? – Fondation de Mussidan par Aldagérius fils d’Alchiérus, seigneur de Ribérac.
- Vers 950 – Début du pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle qui traverse la région.
- 964 – Création de l’abbaye du Bugue.
- 970 – Par un mariage, le comté passa du Périgord passe sous l’autorité de la maison de la Marche, qui avait alors pour chef Hélie Ier, homme cruel, dont la fin fut misérable. Ce comte est le premier qui ait pris le nom de Talleyrand, illustré plus tard par quatre générations. Son successeur Adalbert, conduit par son humeur guerroyante jusque sous les murs de Tours, à la poursuite du comte de Blois, s’y trouva face à face avec Hugues Capet. Ce prince, trop faible pour repousser l’agresseur, lui adressa cette demande : « Qui t’a fait comte ? » Sans daigner lui répondre, Adalbert lui fit à son tour cette question : « Qui t’a fait roi ? » Le comte de Périgord était en effet souverain au même titre que le comte de Paris.
- 980 – Frotaire, l’évêque de Périgueux prend l’initiative de construire cinq châteaux pour protéger la région des envahisseurs Normands : à La Roque-Saint-Christophe, à Crognac, à La-Roche-de-Bassillac, à Auberoche et à Agonac.
- 987 – Avènement de la dynastie Capétienne représentée par Hugues Capet, Duc d’Île de France, élu roi par les autres seigneurs. La royauté devient ensuite héréditaire.
Les Guerres entre l’Angleterre et la France
Aux XIe et surtout au XIIe siècle, progrès de l’agriculture, apparition de nouvelle plantes, augmentation des surfaces cultivées. De ce fait, la population augmente. Elle se réunit en villages autour d’une église, les « sauvetés » ou « castelnauds ». À partir du XIIIe siècle des bourgs nouveaux, les bastides, voient le jour. On les retrouve principalement dans le sud de la Dordogne, devenu au Moyen Âge, une terre d’enjeu et le théâtre des rivalités franco-anglaises. Chaque camp créa les siennes, selon des caractéristiques assez identiques. L’Église tente d’imposer les « Trêves de Dieu », quarante jours de réflexion obligatoires avant d’entamer un conflit armé, arrêt de la guerre les lundis et mercredis. Et avec le décret de la « Paix de Dieu », le clergé tente de protéger les prêtres, travailleurs, femmes et enfants des vicissitudes de la guerre. La paix s’installe peu à peu, accompagnée de multiples progrès techniques. Au XIVe siècle, avec le retour des conflits, les récoltes s’amoindrissent, les famines se répètent, aggravées par les razzias sanglantes des routiers. Quand la peste arrive, elle trouve dans le Périgord des corps peu résistants : 1348, 1361, 1384 et 1400-1401 amènent des hécatombes.
- Vers 1006 – Mort du comte du Périgord, Adalbert (ou Aldebert Ier).
- 1010 – Reconstruction de l’abbaye de Saint-Astier.
- 1033–1044 – Famine due aux nombreuses guerres entre seigneur.
- 1040 – Adalbert II comte du Périgord, réclame le droit de battre monnaie, qui avait été transporté à l’évêque.
- 1047 – Consécration de la cathédrale Saint-Front à Périgueux.
- 1066 – Guillaume, duc de Normandie, conquiert l’Angleterre après avoir défait et tué le Roi Harold II, lors de la bataille de Hastings. Devenu Roi d’Angleterre, Guillaume le Conquérant se retrouve dans une situation ambiguë : en tant que duc de Normandie, il reste le vassal du Roi de France mais il devient, à cheval sur deux royaumes, bien plus puissant que son suzerain. Et ça ne va pas aller en s’arrangeant.
- 1080 – L’abbaye de brantôme entre dans la congrégation de la Chaise-Dieu. Déclin de l’ordre bénédictin.
- 1115-1116 – Fondation d’un ermitage qui devient l’abbaye de Cadouin, par Géraud de Sales, disciple de Robert d’Arbrissel. Consécration de l’église de Cadouin en 1154.
- 1128 – Création de l’abbaye de Chancelade.
- 1137 – Mariage du prince Louis, fils du roi de France Louis VI, et d’Aliénor, fille unique du duc d’Aquitaine, qui lui apporte en dot un territoire plus important que le sien : la Guyenne, le Périgord, le Limousin, le Poitou, l’Angoumois, la Saintonge, la Gascogne et la suzeraineté sur l’Auvergne et le comté de Toulouse. L’Aquitaine devient donc française, réalisant ainsi un vieux rêve capétien, mais ce rêve se défait quinze ans après, lors de l’annulation de ce mariage, Aliénor récupérant sa dot en même temps que sa liberté. Ce mariage unit deux personnalités très différentes : Louis, devenu Louis VII, penche pour une vie monacale, tandis que la reine a appris à Bordeaux à savourer les arts et les fêtes. Après quinze ans de mésentente conjugale, le couple obtient du concile de Beaugency la prononciation de la nullité de son mariage.
- 1140 – Création de l’abbaye d’Aillac.
- 1145 – Raymond Mareuil devient évêque de Périgueux.
- En 1150 – Louis VII, Roi de France Capétien, répudie sa femme Aliénor d’Aquitaine qui lui avait apporté en dot le duché d’Aquitaine, c’est-à-dire tout le Centre et l’Ouest de la France. | Création d’une Sénéchaussée du Périgord (le Sénéchal fait office de juge, gendarme et gère le Comté).
- 1152 – À l’âge de 30 ans, huit semaines après l’annulation de son mariage avec le roi de France Louis VII, Aliénor d’Aquitaine, fille aînée de Guillaume X, duc d’Aquitaine, change de camp et épouse Henri Plantagenêt, duc de Normandie, à l’abbaye de Westminster. Or, son mari, devenu grâce à elle duc d’Aquitaine, fut également couronné Henri II, Roi d’Angleterre, deux ans plus tard, le 19 décembre 1154. C’est ainsi que l’Aquitaine, et en son sein le Périgord, deviennent l’enjeu d’une âpre rivalité entre Capétiens et Plantagenets. Cinq rois de France – et autant de souverains anglais – sont impliqués dans ces batailles. La France ne récupérera l’Aquitaine que trois siècles plus tard, en 1453, à la fin de la Guerre de Cent Ans (1337-1453). Ce mariage fut donc à l’origine de trois siècles de conflits – dont la Guerre de Cent Ans – avec pour enjeu la conquête de l’Aquitaine.
- 1153 – Fondation de l’abbaye de Peyrouse en Nontronnais.
- 1154 – Fondation de l’abbaye de Boschaud en Nontronnais.
- 1155 – Les Comtes du Périgord combattent l’envahisseur anglais.
- Vers 1162 – Une nouvelle secte chrétienne voit le jour dans le midi de la France : ces « hérétiques » furent appelés Albigeois, Albi étant l’un des principaux centres de propagation. Le Périgord n’échappe pas à ce phénomène que l’on appelle également catharisme.
- 1172 – Henri II donne le Poitou et l’Aquitaine à son fils Richard cœur de Lion. Ses frères, Henri le Jeune et Geoffroy, entraînés par le troubadour Bertran de Born, forment une ligue contre lui, avec Hélie V, Comte de Périgord.
- 1182 – Puy-Saint-Front est assiégé, la tour comtale est détruite et la région d’Excideuil est dévastée par le Comte de Poitou.
- 1189 – Le roi Richard Ier d’Angleterre dit Cœur de Lion, fils aîné d’Aliénor, s’empare du château de Beynac. À Biron, Gaston de Gontaut, marie sa fille Raymonde, au croyant cathare, Martin d’Algaïs, sénéchal de Gascogne et du Périgord pour le roi d’Angleterre. – Départ de Richard Cœur de Lion et de Philippe Auguste pour la troisième croisade.
- 1190 – Au cours de la croisade à laquelle ils participent tous les deux, le roi de France Philippe Auguste cède le Quercy au roi d’Angleterre Richard Coeur de Lion, à l’exception toutefois des abbayes de Souillac et de Figeac.
- 1194 – Retour de Richard Cœur de Lion.
- 1199 – Le château de Piégut est rasé par les troupes anglaises de Richard Cœur de Lion. Peu de temps après, le l6 avril, il décède, onze jours après qu’il ne recoive une flèche d’arbalète qui lui fut fatale, lors du siège du château de Châlus, possession du vicomte Adémar V de Limoges, dit Boson. C’est alors qu’une lutte s’engage pour la succession entre le petit-fils d’Aliénor, Arthur de Bretagne, et son fils Jean sans Terre qu’elle place sur le trône en 1199.
- 1204 – Profitant des hésitations de Jean sans Terre, Philippe Auguste conquiert la Normandie, possession anglaise, et Poitiers, capitale du duché d’Aquitaine. L’équilibre des forces se rétablit peu à peu. Philippe Auguste reconnaît les bourgeois de Puy-Saint-Front comme « Bourgeois du Roi » et devient leur suzerain.
- 1208 – Croisade contre les Albigeois prêchée par le pape Innocent III.
- 1209 – Première mention d’un pont sur la Dordogne à Bergerac dans la charte de l’abbaye de Cadouin.
- 1210-1212 – Raoul de Lastours, devient évêque de Périgueux. L’une de ses préoccupations majeures est de mater l’hérésie cathare. Simon de Montfort est la principale figure de la croisade contre les Albigeois. Il fait de fréquentes incursions dans le Quercy et le Périgord. Les troupes cathares se réfugient dans le château de Biron. L’armée de Simon de Montfort assiège le château du sire de Bigaroque, Martin d’Algaïs. Moyennant la vie sauve pour tous, les assiégés livrent Martin d’Algaïs à Simon de Montfort. Le prisonnier est traîné derrière un cheval, puis pendu. Destruction de Domme. Mais le catharisme est encore très présent en Périgord puisque, en 1217, le pape désigne le cardinal Bertrand pour chasser le catharisme du Midi, en particulier de l’Agenais et du Périgord. De même, en 1223, Raoul de Lastours, évêque de Périgueux note que « la plus grande partie du diocèse est infectée par la contagion de la déviation hérétique ».
- 1211 – Jean sans Terre s’empare de Thiviers mais la perd en 1212.
- 1214 – Les troupes de Simon de Montfort s’emparent du château de Beynac et le démolissent. Cette même année, Simon de Montfort s’empare du château de Castelnaud appartenant à un seigneur ayant adopté la religion cathare, Bernard de Casnac. Simon de Montfort décide de garder cette place forte et y installe une garnison afin de pouvoir contenir les révoltes éventuelles. L’année suivante Bernard de Casnac reprend son château.
- Vers 1215 – Originaire de Salagnac et âgé d’environ 75 ans, le troubadour Bertran de Born meurt à l’abbaye cistercienne de Dalon. Il aura célèbré l’amour et la guerre.
- 1221 – Guy, vicomte de Limoges, s’empare de la ville fortifiée de Thiviers. Sacre de Louis VIII (fils de Philippe Auguste).
- 1223 – La ville de Sarlat obtient l’autorisation d’élire des consuls.
- 1224 – Jean d’Argentan, Maréchal de France, s’empare de Limeuil tenue par les anglais. Le Comté du Périgord revient à la France.
- 1226 – Mort de Louis VIII. Son fils n’est âgée que de 12 ans. Régence de sa mère, Blanche de Castille.
- 1229 – Le traité de Paris entre Saint Louis, roi de France, et Raymond VII, comte de Toulouse, met fin à la croisade des Albigeois.
- 1235 – Les anglais s’emparent de Bergerac.
- 1244 – Le catharisme est définitivement extirpé après la prise de Monségur.
- 1251–1295 – Archambaud III, Comte de Périgord.
- 1254 – Destruction du château de Gurson.
- 1255 – Privilèges commerciaux de Bergerac accordés par Edouard Ier.
- 1258 – Le 28 mai, Traité de Paris entre Louis IX et le roi d’Angleterre Henri III. Restitution aux anglais, du Limousin, du Quercy, du Périgord ainsi que d’une partie de l’Agenais et de la Saintonge.
- 1259 – Par le traité de Paris, Saint-Louis abandonne le Périgord et le Quercy au roi d’Angleterre, Henri III. Castelnaud reconnaît la suzeraineté du duc d’Aquitaine et roi d’Angleterre Henri III. Ce traité devient rapidement caduc et les conflits reprennent.
- 1264 – Marguerite de Turenne hérite de la terre de Bergerac et de ses dépendances contre une indemnité et un hommage au roi d’Angleterre.
- 1270 – Croisade de Saint Louis à Tunis où il meurt de la peste le 25 août.
- 1281 – Fondation de la bastide de Domme par le roi de France.
- 1285 – Fondation de la bastide de Monpazier par le roi d’Angleterre.
- 1294 –1296 – Fondation de la bastide comtale de Vergt.
- 1294 – La Guyenne, dont le Comté du Périgord, est confisqué par le roi de France Philippe le Bel. Une nouvelle guerre contre les Anglais voit le jour. Ce sera l’une des causes de la guerre de Cent ans.
- 1299 – Signature du « livre de Paix » à Sarlat.
- 1303 – Le Périgord est restitué aux anglais.
- 1307–1310 – Pour renflouer le trésor royal, Philippe le Bel confisque les biens des Templiers sous motif d’hérésie. En 1310, procès de nombreux templiers qui mourront sur le bûcher.
- 1312 – Raymond de Montaud (de Mussidan) fait hommage au Comte de Périgoird et se fait confisquer ses terres en 1319 pour félonie..
- 1317 – Création du diocèse de Sarlat par Jean XXII.
- 1319 – Création à Belvès d’un couvent de Dominicains.
- 1334 – La mort de Renaud V de Pons permet au Comte de Périgord d’occuper la région de Montignac et Bergerac.
- 1337 – Début de la guerre de Cent ans.
- 1340 – Édouard d’Angleterre modifie ses armes en y adjoignant les armes françaises, signalant ainsi sa revendication du titre de roi de France. Il s’empare de l’Aquitaine avec l’appui des Flamands, Bretons et Normands.
- 1344 – Siège du château d’Auberoche en Périgord par le comte de l’Isle-Jourdain qui vint avec plus de dix milles hommes d’armes français assiéger la place. Le comte anglais Derby et Gautier de Mauny se trouvant à Bordeaux, apprenant la nouvelle, accoururent aussitôt et mirent les Français en déroute.
- 1345 – Début de la Guerre de Cent Ans en Aquitaine. Le roi Jean le Bon essaie à reconquérir l’Aquitaine. La région devient un champ de bataille. En 1356, il est vaincuet fait prisonnier à Poitiers par Edward, le Prince Noir. Siège et prise de Bergerac par le comte anglais Derby. La ville se rendit le 24 août 1345. Le comte de l’Isle-Jourdain y fut fait prisonnier.
- 1346 – Les anglais s’emparent de Domme.
- Vers 1347 – Edouard III d’Angleterre s’empare de Calais. Jean II, véritable roi de France, riposte en Aquitaine par la prise de Domme. En 1346, les Anglais surprirent et investirent Domme. En 1347, les troupes françaises menées par Guillaume de Montfaucon et aidées de milices improvisées firent le siège et réinvestirent la place.
- 1349–1351 – Reprise aux Anglais de Limeuil, Montravel, Le Fleix, Biron, Saint-Astier.
- 1356 – Épidémie de peste noire : un tiers de la population française succombera.
- 1358 – Révolte paysanne, « La Jacquerie ».
- 1360 – Le 8 mai, le traité de Brétigny entre le roi de France Jean II le Bon, et le roi anglais Edouard III, rend le Périgord aux anglais. Mais, le sud dans sa presque totalité, se range du côté français. Neuf ans plus tard, le Périgord et le Quercy repassent au Royaume de France. Les barrons du Nord font allégeance aux Français, ceux du Sud aux Anglais. La rivière Dordogne devient un enjeu stratégique majeur. Ses rives se hérissent de châteaux.
- 1369 – Charles V reçoit les appels des opposants d’Armagnac et d’Albret puis d’Archambault V. Siège de Bourdeilles par les comtes anglais de Cambridge et de Pembroke pendant neuf semaines. La cité fut finalement prise. Siège de Domme par Chandos et ses troupes anglaises qui échouèrent dans leur tentative.
- 1370 – Le Périgord se rallie au roi de France.
- 1371 – Siège de Montpon par Jean de Gand duc anglais de Lancastre.
- 1377 – Siège de Bergerac par les troupes royales menées par le duc d’Anjou (frère du roi Charles V.) rejoint plus tard, par Du Guesclin. Le siège qui avait commencé vers le 19 août se termina au bout d’une quinzaine de jours en date du 2 ou, 3 septembre 1377 par la reddition de la place.
- 1378 – Du Guesclin, nommé Connétable, constitue une armée de mercenaires disciplinés et provoque la chute de la Tour Blanche et de Brantôme. Schisme entre la papauté de Rome et Avignon.
- 1380 – Le Périgord redevient français.
- 1393 – Siège et prise du fort de Domme par les « routiers » ou Grandes Compagnies de mercenaires et pillards anglais.
- 1398 – Siège et prise de Montignac par le maréchal de Boucicault avec l’armée royale. Le siège se déroula du 5 août à octobre 1398 : Archambaud VI, chef des brigands occupant la ville, capitula.
- 1399 – Le 19 juillet, Archambaud VI, comte du Périgord est banni par une décision du parlement de Paris. Louis d’Orléans, frère du roi de France, est investi du comté du Périgord. Fin de la maison comtale du Périgord.
- 1414–1418 – Concile œcuménique de Constance en vue de la réunification de l’Église.
- 1415 – Charles d’Orléans, comte de Périgord est fait prisonnier à l’issue de la bataille d’Azincourt, en 1415. Il reste prisonnier en Angleterre jusqu’en 1440. Le maréchal Boucicaud reprend le château de Castelnaud moyennant finances.
- 1419 – Jean Sans Peur est assassiné. Son fils Philippe le Bon s’allie aux Anglais et pousse Isabeau de Bavières à épouser Charles VI.
- 1420 – Traité de Troyes. Henri V d’Angleterre devient Roi de France.
- 1521-1522 – Lors d’une épidémie de peste, Sarlat perd la moitié de ses six milles habitants.
- 1430 – Les mercenaires des deux parties mettent à sac le Périgord. Le 14 décembre 1430, Charles d’Orléans donne à son frère naturel Jean, bâtard d’Orléans, futur comte de Dunois, le comté de Périgord en échange de celui de Porcien. Mais cette donation était peut-être fictive.
- 1432 – Destruction du château de Campagne afin qu’il ne retombe pas aux mains des Anglais.
- 1437 – Rodrique de Villandrado reprend Eymet et Issigeac.
- 1438 – Finalement, le 4 mars 1438, pour se procurer les fonds nécessaires à sa rançon, Charles d’Orléans vend le comté à Jean de Châtillon dit Jean de L’Aigle, fils de Jean Ier de Châtillon, seigneur de Laigle, comte de Penthièvre, vicomte de Limoges, moyennant la somme de 16 000 réaux d’or et 10 000 florins qui étaient dus par feu Louis d’Orléans à Olivier de Clisson, dont Jean de Bretagne était héritier.
- 1451 : siège de Bergerac par Jean comte de Dunois au nom de Charles VII.
- 1453 – Le 17 juillet, John Talbot, comte de Shrewsbury, perd la bataille et la vie à Castillon dans un combat opposant les armées de Henri VI d’Angleterre et Charles VII de France. Cette victoire décisive met un terme à la Guerre de Cent Ans.
- 1454 – En 1454, Jean de Bretagne meurt. Le comté du Périgord revient à son frère Guillaume. En 1455, à la mort de Guillaume de Châtillon-Blois, le comté revient à sa fille aînée Françoise qui apporte en dot le comté en 1470 lors de son mariage avec Alain, sire d’Albret.
Pendant la seconde moitié du XVe siècle, une période de paix et de prospérité s’ouvre enfin. Les villes et les châteaux se reconstruisent. La première moitié du XVIe siècle est un âge d’or, une sorte d’entracte entre deux périodes troublées : celle de l’après-guerre de Cent Ans et celle des guerres de Religion. De nouveaux châteaux sont édifiés en Périgord et en Quercy (Carennac, Puyguilhem) tandis que d’autres sont complètement remaniés (Biron, Beynac, Castelnaud…). C’est la Renaissance de la culture et de l’art, l’essor de l’humanisme. La vie littéraire est brillante (Michel de Montaigne, Étienne de La Boétie, Pierre de Bourdeille, pour ne citer que les plus célèbres) et les ateliers d’imprimerie voient le jour à Périgueux et Bergerac.
Un XVIe siècle marqué par les guerres de Religion
Entre la condamnation des écrits de Luther par la faculté de théologie de la Sorbonne, en 1521, et le début officiel des guerres de Religion, en 1562, le protestantisme s’implante rapidement en Périgord. Les idées de la Réforme gagnent d’abord les « élites pensantes », puis les villes et les campagnes. La concurrence religieuse tourne en conflit politique, avec des soubresauts de guerre civile. Le Périgord fut particulièrement touché par des atrocités commises aussi bien par les catholiques que par les protestants.
- 1500 – Épidémie de peste.
- 1505 – La langue française est employée pour la première fois dans la rédaction d’ordonnances municipales à Bergerac.
- 1516 – Fermeture des villes aux nombreux affamés.
- 1517 – Martin Luther, un moine allemand affiche 95 thèses contre les indulgences, sur la porte de l’église du château de Wittenberg. Conflit avec la papauté qui aboutira à la division de l’Église et la « Réforme ».
- 1522, 1524, 1530 – Épidémies de peste : en 1522, Sarlat est déserté, en 1524 c’est Périgueux qui est ravagé par cette terrible maladie et, en 1530, Bergerac connait le même sort.
- 1526 – Le comté du Périgord est possédé par Henri II de Navarre et d’Albret qui se marie avec Marguerite d’Alençon, sœur du roi François Ier.
- 1535 – Aymond de la Voye fonde Sainte-Foy la Grande, la première communauté Réformée. Il est arrêté et torturé en 1541.
- 1540 – Un premier foyer protestant se développe à Ste-Foy-la-Grande ; quatre ans plus tard, la Réforme atteint Bergerac. Le protestantisme devient alors l’affaire des Grands, il est soutenu dans le Périgord par les princes de Bourbon-Albret (dont Jeanne d’Albret, mère du futur Henri IV) et les Caumont-Laforce, et dans le Quercy par Jeanne de Genouillac, les Gourdon et les Cardaillac. Bergerac et Ste-Foy-la-Grande deviennent alors des bastions de la Réforme, tandis que Périgueux et Cahors soutiennent la Ligue.
- 1541-1542 – Quelques semaines avant le Noël de l’année 1541, on arrête à Sainte-Foy-la-Grande, le pasteur Aymon de la Voye, disciple de Calvin. À Bordeaux, en août 1542, Aymon de La Voye est condamné à mort et exécuté pour crime d’hérésie. Mais sa parole a déjà enflammé la ville de Sainte-Foy-La-Grande, celle de Bergerac et s’est répandue en amont et en aval de la rivière Dordogne. C’est le premier huguenot de la région à mourir pour sa foi.
- 1544 – Le 9 juillet, des protestants décapitent la statue de la vierge installée au milieux du pont de Bergerac, et jettent sa tête dans la rivière. | Création d’un grenier à sel et émeute contre la gabelle à Périgueux. | Bergerac se convertit à la religion réformée.
- 1551 – Le 24 janvier, des protestants de Périgueux (présents dans cette ville depuis 1538) brisent toutes les croix entre Périgueux et Marsac. Quelques jours plus tard, ils dérobent des reliques et objets de culte dans la cathédrale Saint-Étienne et dans une chapelle de Saint-Front.
- 1552 – Établissement d’un siège présidial à Périgueux (il juge en première instance les procès les plus importants).
- 1454 – Le Comté du Périgord est rattaché à la France. | Création à Périgueux de « la cour des Aides » apte à juger les causes relatives aux finances extraordinaires des généralités d’Agen, Lyon et Poitiers.
- 1561 – C’est l’apogée du protestantisme en France.
- 1562 – Catherine de Médicis promulgue un édit qui autorise la liberté de conscience et la liberté de culte pour les protestants. Cette tolérance produit l’effet inverse à celui recherché. Il s’ensuivit huit guerres de Religion sur une période de trente-six années. Le 9 octobre, combat de Vergt entre les catholiques et les protestants. Blaise de Monluc, capitaine catholique, défait Symphorien de Duras et Guy de Montferrand, seigneur de Langoiran.
- 1568 –Le chevalier de Montluc et ses troupes attaquent les protestants à Bergerac, ils font brûler le pont détruisant l’oratoire de Notre Dame du pont. Il sera reconstruit en 1571 sur ordre de Charles IX.
- 1569 – Massacre de La Chapelle-Faucher : l’amiral de Coligny, chef huguenot, fait enfermer 300 paysans dans le château et y met le feu en représailles aux attaques subies par l’armée protestante. Pierre de Bourdeille Brantôme, bouleversé par ce massacre, dénonce dans ses écrits ces luttes fratricides.
- 1572 – Massacre de la Saint-Barthélemy : pour tenter une réconciliation entre protestants et catholiques, Jeanne d’Albret et Catherine de Médicis décident de marier leurs enfants, Henri de Navarre et Marguerite de Valois. Les catholiques profiteront de l’occasion pour ordonner le massacre des protestants venus à la noce et que l’on avait logé au Louvre. Déclenché dans la nuit du 23 au 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, le massacre se prolonge pendant plusieurs jours dans la capitale, puis s’étend à plus d’une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes.
Parmi les nombreux nobles protestants qui trouvèrent la mort en cette nuit tragique, on compte Clermont de Piles, chef des huguenots en Périgord, expert en guérilla et en dérobades. Sa disparition affaibli condidérablement le parti protestant du Comté. Toutefois, l’un de ses lieutenants, Geoffroi de Vivans, prend alors la tête des armées protestantes et met la région à feu et à sang, cherchant à tout prix à s’emparer des villes fidèles à la Ligue. - 1574 – Le 22 février, sur l’ordre de François de La Noue, les troupes du huguenot Geoffroi de Vivans s’introduisent un soir de carnaval à Sarlat et s’empare de la ville. Le 21 juin, après avoir déjoué une embuscade tendue par les habitants de Belvès, près de Larzac, il entre sans combat dans Monpazier « par l’intelligence et du consentement d’une partie des habitants ». Le 6 août, la ville de Périgueux est prise par les protestants commandés par Guy de Montferrand, baron de Langoiran, grâce à un coup de main mené par Geoffroy de Vivans. La ville restera six ans sous tutelle protestante, jusqu’à sa libération par Chilhaud des Fieux en 1581.
- 1576 – Henri de Navarre, Comte du Périgord, obtient que la ville de Périgueux soit laissée aux protestants comme place de sûreté.
- 1577 – Le 1er janvier, le sieur de La Bourrelie prend par ruse la ville de Belvès, mais les catholiques s’étant retranchés dans l’église Notre-Dame de Montcuq, Geoffroy de Vivans vient mettre le siège de l’église. Les catholiques se rendent et sont massacrés par la troupe protestante. Le 17 septembre, la paix est signée entre les représentants du roi de France Henri III et les princes protestants à Bergerac. Le traité de Bergerac, consacre l’entrée en diplomatie du futur roi Henri IV qui fera de cette ville sa capitale face à Bordeaux.
- 1580 – Le 26 novembre, la paix est conclue au château de Fleix, mettant fin à la septième guerre de religion appelée aussi « Guerre des Amoureux ».
- 1581 – Reprise de Périgueux par les Catholiques.
- 1584 – Henri de Navarre cède ses droits sur le Périgord à sa sœur Catherine de Bourbon. Suite à une vilaine chute de cheval, Pierre de Bourdeille (1535-1614) se retire sur ses terres à l’âge de 44 ans. Il partage son temps entre sa maison de Bourdeilles, l’abbaye de Brantôme, le château de la Tour-Blanche et sa dernière demeure de Richemont. Ses écrits sont publiés de manière posthume. Édités pour la première fois en 1655 (dans une édition imparfaite et incorrecte), Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que sa réputation se fasse. Il est l’auteur de chroniques, de récits de voyages, de récits de guerre ou encore de biographies, une somme impressionnante de plus de quatre mille pages. À noter son recueil Les Vies des dames galantes dans lequel il décrit le monde érotique de son temps.
- 1588 – Le 25 octobre, durant les guerres de religion, Geoffroi de Vivans s’empare enfin de la bastide de Domme : un exploit en raison de sa situation et de son site ; en 1572 et 1573, Vivans et les siens n’avaient pas réussi à la prendre.
- 1589 – Henri de Navarre, devient roi de France sous le nom d’Henri IV.
- 1593 – Le 25 juillet, en présence de l’archevêque de Bourges, Henri de Navarre – futur – prétendant au trône de France, abjure solennellement la confession protestante et se convertit au catholicisme pour faire valoir ses droits sur la couronne.
- 1594 – Le 27 février, Henri IV est sacré en la cathédrale de Chartres. Le 22 mars, à 7 heures du matin, il entre triomphalement en armure à Paris. Le 7 décembre 1595, le pape reconnait la légitimité de la succession. – Ralliement de Périgueux à Henri IV.
- 1594-1595 – Première révolte des paysans de Guyenne, du Limousin et Périgord, victimes de la pauvreté, des taxes, de la famine et de l’arrogance des nobles. Le 22 mai 1594, à Monpazier, les croquants révoltés se réunissent pour rédiger des doléances à transmettre au roi. Ils se dotent d’une structure militaire, refusent de travailler pour les seigneurs et organisent des expéditions punitives contre leurs exploiteurs. La noblesse lève une armée sous les ordres du sénéchal de Bourdeille. En août 1595, un combat à Saint-Crépin-d’Auberoche, puis un autre à Condat-sur-Vézère mettent fin à cette révolte des paysans. Ils retournent à leurs terres plus misérables que jamais.
- 1598 – Promulgation de l’Édit de Nantes, fin des guerres de Religions. Les Huguenots obtiennent la liberté de culte, une indemnité annuelle à verser par les finances royales, ainsi que des places fortes (environ 150).
- 1599 – Henri IV fait annuler son mariage avec Marguerite de Valois. Ce mariage qui devait célébrer la réconciliation des catholiques et des protestants fut terni par le massacre de la Saint-Barthélemy (1572) et la reprise des troubles religieux qui s’ensuivirent. En 1600, il épousera Marie de Médicis qui, neuf mois plus tard, lui donne un fils.
Un XVIIe siècle marqué par les révoltes paysannes
À partir de Turenne en Limousin en 1594, la révolte des Croquants se répand dans le Périgord. Les principales causes de ces révoltes ont été d’ordre fiscal, mais aussi le poids excessif des baux de fermages et metayage de la part des seigneurs et propriétaires terriens. Autres ferments de révolte : les guerres qui s’éternisent et ont provoqué la rupture du pacte médiéval qui obligeait les seigneurs à assurer la sécurité de leurs tenanciers en contrepartie de leur travail. Ces évènements historiques ont inspiré à Eugène Le Roy le roman Jacquou le Croquant.
- 1602 – Exécution du Maréchal de Biron sur l’ordre d’Henri IV.
- 1607 – Sous Henri IV, par l’édit de juillet, le comté du Périgord est rattaché au domaine royal.
- 1610 – Assassinat d’Henri IV par un fanatique. Régence de Cathrine de Médicis, son fils Louis XIII était trop jeune pour gouverner.
- 1614 – Réunion des États Généraux.
- 1620-1621 – Les troupes du roi de France Louis XIII s’emparent de Bergerac, capitale intellectuelle des huguenots. Les remparts sont rasés et une citadelle est construite au bord de la Dordogne pour mieux la surveiller.
- 1622 – Située au cœur d’un territoire fortement protestant, la forteresse de Montravel forte de 300 hommes de garnison est assiégée et bombardée en février par les troupes royales du duc d’Elbeuf. Prise au début du mois de mars elle est détruite sur ordre du roi Louis XIII.
- 1622–1635 – Alain de Solminilhac réforme l’abbaye de Chancelade.
- 1628–1634 – Dernières épidémies de peste en Périgord.
- 1637 – Nouvelle révolte des croquants contre le gouvernement de Louis XIII et de Richelieu. La condition des paysans n’a pas changé, les taxes n’ont fait que s’alourdir et une levée extraordinaire de blé pour le ravitaillement des troupes déclenche l’insurrection. Des « gabeleurs » chargés de percevoir les impôts sont assassinés. Un gentilhomme du nom de La Mothe La Forêt prend alors la tête d’une armée paysanne de plusieurs milliers d’hommes, tente d’investir Périgueux le 1er mai et s’empare de Bergerac le 11. La résistance de Ste-Foy-la-Grande arrête cette armée dans sa progression sur Bordeaux. Envoyé par le roi, le duc de La Valette, gouverneur de Guyenne, arrive du Pays Basque avec une armée de 3 000 hommes et met fin à la révolte lors de la bataille de La Sauvetat-du-Dropt. Un millier de Croquants meurt, mais La Mothe La Forêt obtient une reddition honorable et dissout ses troupes. D’autres chefs n’ont pas cette chance : c’est le cas par exemple de Buffarot, le tisserand de Capdropt, qui est roué vif sur la place de Monpazier en août.
- 1638-1642 – Dans les mois qui suivent la reddition des Croquants, la guérilla se propage dans les campagnes sous la conduite de Pierre Grellety, un laboureur de la paroisse de Saint-Mayme. Des bandes, constituées d’anciens « soldats » de l’armée des croquants, parviennent à repousser les troupes royales. En 1642, Richelieu vient enfin à bout des rebelles. Le 4 décembre, il meurt, six mois après Louis XIII.
- 1648 – Révolte générale des paysans, artisans, officiers, bourgeois écrasés par les taxes. Cette guerre civile est appelée « La Fronde ».
- 1655 – Échec de la Fronde. La monarchie absolue est rétablie.
- 1661 – Début du règne de Louis XIV. Apogée de la monarchie absolue.
- 1685 – Le 18 octobre, révocation de l’Édit de Nantes par celui de Fontainebleau. C’est la fin de la « trêve » religieuse. Le nombre des protestants contraints à redevenir catholiques est estimé entre 20 000 et 50 000. De nombreux Périgourdins protestants s’expatrient, en particulier en Hollande, où ils constituent rapidement une communauté importante.
- 1699 – En décembre, célébration de l’adhésion forcée de toute la population du duché de La Force à la religion catholique.
Du XVIIIe siècle à nos jours
En Périgord, le siècle des Lumières est ponctué de nombreuses périodes de disettes et d’incertitude en raison d’une très grande vulnérabilité de l’agriculture. Toutefois, on assiste à des progrès notables, y compris dans le domaine de l’agriculture. Notons par exemple l’adoption de la culture du maïs qui présente de nombreux avantages par rapport à la culture du blé : des rendements bien supérieurs, de moins grandes exigences pour ce qui est de la nature des sols, de grandes qualités nutritives, et une absence de prélèvement de la dîme de la part des curés décimateurs… Dans le même temps, la vigne ne cesse de gagner du terrain.
- 1707 – Dernière révolte paysanne, dite des Tard-Avisés (nom déjà donné aux révoltés de 1594). Elle éclate dans le Périgord mais principalement dans le Quercy. Très vite, elle est étouffée par l’armée du gouverneur de Guyenne.
- 1709-1710 – Faisant suite aux années terribles de la fin du XVIIe siècle, deux hivers extrêmement rigoureux ruinent pour un quart de siècle la promesse de récoltes de châtaigniers. Les disettes du règne de Louix XIV provoquent – tout particulièrment en en Périgord – un exode rural massif.
- 1773–1774 – L’épizootie fait des ravages en Guyenne.
- 1783 – En mars, destruction du pont de Bergerac sur la Dordogne, suite à de fortes crues (voir 1825).
- 1788 – Rédaction du cahier de doléances.
- 1789 – En mars, élection des députés aux États Généraux. Début de la Révolution Française. Un vent de panique se propage en Périgord à partir de Ruffec, en Charente. En été, émeutes paysannes. Lors de la nuit du 4 août, les députés de la Constituante proclament l’abolition des droits féodaux et seigneuriaux. Le Périgord traversera la Révolution sans trop de désordre… tout du moins jusqu’en 1794, époque de la terreur. En hiver, les paysans détruisent les symboles de la féodalité et plantent les arbres de la liberté.
- 1790 – Création du Département de la Dordogne, le 26 février 1790. Le département du Périgord, qui devait avoir pour chefs-lieux alternatifs Périgueux, Bergerac et Sarlat ne conserve son nom que peu de temps. Il devient, en 1790, le département de la Dordogne. Bergerac perd son statut de capitale du Périgord, au profit de Périgueux qui devient chef-lieu définitif. À peu de chose près, les limites de la Dordogne se confondent avec celles du Périgord.
- 1791–1792 – Assemblée Législative. 1792–1795 – Convention Nationale. 1795-1799 – Directoire qui évolue vers une république bourgeoise, avant de céder la place à Bonaparte Ier. 1799-1804 – Régime despotique de Napoléon Bonaparte. Gouvernement établi par la Constituante de l’an VIII. Bonaparte nommé consul à vie par le Sénatus-consulte de l’an X. Celui de l’an XII remplace le consultat par l’Empire (1804-1815).
- 1793 – Destruction du château de La Force. Intensification de la Terreur et des persécutions antireligieuses.
- 1800 – Rivet, premier préfet de Dordogne.
- 1801 – Concordat, Périgueux demeure sans évêque jusqu’en 1821.
- 1806–1824 – Maine de Biran, philosophe, sous-préfet de Bergerac puis préfet de la Dordogne.
- 1814 – Première restauration de la monarchie. En raison de son éloignement des frontières, le Périgord n’a pas connu les désastres de l’invasion, ni les souffrances de l’occupation étrangère de 1814-1815 et de 1870-1871.
- 1815 – Napoléon abdique en 1815. 1815–1824 – Restauration de la monarchie légitime des Bourbons. Règne de Louis XVIII.
- 1821 – Mgr Lostange, évêque de Périgueux et de Sarlat.
- 1824–1830 Règne de Charles X.
- 1825 – Inauguration du nouveau pont de pierre sur la Dordogne à Bergerac.
- 1831–1848 – Bugeaud, député de Dordogne, maréchal de France, gouverneur général d’Algérie.
- 1834 – Ouverture de l’école normale d’instituteurs à Périgueux.
- 1837 – Le mardi 21 février, fondation à Bergerac d’une caisse d’épargne. C’est la première du département de la Dordogne. En Novembre Inauguration du port de Périgueux.
- 1837–1843 – Léger Combret de Marcilhac, maire de Périgueux, puis député et préfet de la Dordogne en 1843.
- 1838 – En juin, agitation paysanne dans la région de Hautefort : « la guerre des bancs ». Le préfet de la Dordogne Auguste Romieu envoie trois compagnies du 9me régiment de ligne qui parviennent à maîtriser le mouvement.
- 1843–1879 – Pierre Magne, député puis sénateur de la Dordogne, plusieurs fois ministre des Finances entre 1849 et 1879.
- 1851 – Durant la première moitié du XIXe siècle, le département de la Dordogne connaît une forte explosion démographique. En 1801, les Périgourdins sont 409 475, tandis qu’en 1851, ils sont 505 789 ! C’est l’apogée démographique du département de la Dordogne. À partir de cette date, jusqu’à aujourd’hui, sa population n’a pratiquement jamais cessé de diminuer.
- 1851–1853 – Albert de Calvimont, préfet de Dordogne.
- 1857 – Décidée en 1853, commencée en 1856, la première ligne de chemin de fer entre Coutras et Périgueux est opérationnelle en 1857. Le 20 juillet, à 5h45, le premier train de voyageur quitte Périgueux en direction de Coutras (Gironde). Le samedi 25 juillet, devant 25 000 personnes, c’est Pierre Magne, ministre périgourdin de Napoléon III, qui inaugure la gare de Périgueux. Les Cardinaux Donnet, archevêque de Bordeaux, et monseigneur George, évêque de Périgueux, bénissent les six locomotives à vapeur au son de la fanfare du 48me régiment de ligne. Cette première liaison Coutras-Périgueux est complétée, en 1860, par Périgueux-Brive, en 1862, par Périgueux-Limoges et en 1863, par Périgueux-Agen. Le chemin de fer arrive à Bergerac en 1875. Quant à Sarlat, il faut attendre 1881. Le chemin de fer permet une ouverture sans précédent du département vers l’extérieur.
- 1860 – En raison des traités de libre-échange qui ouvrent les portes aux fers étrangers mais aussi de la concurrence de la fonte au coke, de nombreux hauts-fourneaux périgourdins traditionnelles de fonte au bois ferment : de 33 en 1856, il n’en reste plus que 7 à la fin du Second Emprire. Cette situation contribue à l’accélération de l’éxode rural.
- 1864 – Grâce à Pierre Magne, les ateliers pour le matériel roulant de la compagnie Paris-Orléans s’installent à Périgueux, dans le quartier du Toulon.
- 1866 – La Dordogne figure parmi les départements les plus illettrés.
- 1868 – Le vignoble périgourdin est dévasté par le phylloxera : les surfaces cultivées passent de 107 000 à 21 800 hectares. Début de l’exode rural.
- 1870 – Après la chute de l’Empire, Louis Guilbert devient préfet de la Dordogne.
- 1871 – Guerre civile dite « la Commune ».
- 1888 – Taillefer, bonapartiste, est élu député.
- 1901 – Achèvement des travaux de reconstruction de la cathédrale de périgueux commencés en 1851 sous la direction d’Abadie.
- 1905 – Séparation de l’Église et de l’État. Le concordat de 1801 est aboli.
- 1914 – Première guerre mondiale. Lourd tribu humain payé par le département. Entre les deux recensements de 1911 et 1921, le département a perdu 40 690 habitants soit 9,3 % de sa population, alors que, dans la même période, le nombre des Français a baissé de moins de 1 %. Ce déclin démographique est dû non seulement aux pertes en vie humaine sur les champs de batailles, mais aussi à la forte augmentation de la mortalité due à la guerre et la diminution des naissances liée au départ des hommes pour le front.
- 1920 – Grève des cheminots à Périgueux.
- 1936 – Le Front populaire remporte un succès total en Dordogne.
- 1940 – Les 8 et 12 septembre, découverte – en deux temps – de la grotte de Lascaux.
- 1942-1945 – De 864 au 1er Juillet 1942, le nombre de résistants passe à 5 707 l’année suivante, suite à l’occupation de toute la zone sud de la France, Dordogne comprise. Au moment du débarquement, les 7 000 combattants périgourdins ralentissent la remontée de la division blindée « Das Reich », comme le soulignera plus tard le général Marshall, chef d’état-major du président Roosevelt.
- Du 26 mars au 19 avril 1944 – Le département de la Dordogne fut terrorisé par la Division B commandée par le général Walter Brehmer destinée au « nettoyage », à la répression et à l’anéantissement des Maquisards Dordognots et Limousins. En août 1944, Périgueux est libéré par les Maquisards.
- 1951 – Rentrée politique de Georges Bonnet en nontronnais.
- 1962–1968 – Poussée gaulliste en Dordogne. Yves Guénadevient député.
Sources et notes :
- voyage.michelin.fr
- Bernard Lachaise (dir.) et al., Histoire du Périgord, Périgueux, éditions Fanlac.
- Guide touristique de la Dordogne, Édition Le Voyageur Égaré, Imprimerie Leneuf, Fleury-les-Aubrais, 1987.
Crédits photos:
- « Map France 1180-fr » par Zigeuner – Création personnelle, d’après Image:France 12thC.jpg, in William R. Shepherd, The Historical Atlas, 1911. Données d’après cette source et : Olivier Guyotjeannin, Atlas de l’histoire de France IXe-XVe siècle, Paris, 2005, François Menant, H. Martin, B. Merdignac & M. Chauvin, Les Capétiens– Histoire et dictionnaire 987-1328, Robert Laffont, Paris, 1999, via Wikimedia Commons.
- Les départements français sous le premier empire (en 1811 précisément), MM. Drioux et Leroy, 1866, via Wikimedia Commons.
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