La rivière Dordogne, un patrimoine classé à l’UNESCO

La rivière Dordogne à Lalinde, photo © J. Tronel.
La Communauté de Communes du Terroir de la Truffe a décidé de créer plusieurs stations d’interprétation sur le thème des paysages et des hommes, sur les panoramas de Limeuil, de Trémolat et de Mauzac ainsi que plusieurs parcours de découverte historique dans les bourgs de Sainte-Alvère, de Saint-Laurent-des-Bâtons, de Paunat, de Trémolat, de Limeuil et de Mauzac.
Cette mission a été confiée au bureau d’étude de l’association Au fil du temps de Cadouin. L’ensemble de ces parcours pourra être découvert cet été. Renseignez-vous dans les Offices de Tourisme. Les cingles de Limeuil et de Trémolat bénéficient de nombreuses mesures de protection de la faune et de la flore, ils sont également classés depuis 1985 au titre des « sites d’intérêt paysager » par décret du Conseil d’État. Plus récemment, en 2012, c’est l’ensemble du bassin de la Dordogne qui vient d’être classé à l’UNESCO au titre du programme « Homme et Biosphère ». Venez suivre le voyage de nos gabariers de la fin du XIXe siècle. Suivez leur parcours du confluent de la Vézère et de la Dordogne, à Limeuil, jusqu’à l’embouchure du canal de Lalinde, à Mauzac… David Faugères Directeur de l’association Au fil du temps à Cadouin

Les gens de rivière

La batellerie et les gens de rivière

La batellerie, une activité saisonnière pour de nombreux bouviers, charpentiers de bateaux, rouliers et patron de bateaux… | Cliquez pour agrandir l’illustration

Limeuil, le confluent de la Dordogne et de la Vézère

Seules artères commerciales sûres, la Dordogne et la Vézère ont « porté » des milliers de bateaux pendant des siècles jusqu’à l’avènement du chemin de fer à la fin du 19e siècle. Activité saisonnière, la navigation s’effectuait environ 200 jours dans l’année. Limeuil marque la transition entre la Haute et la Moyenne Dordogne, son port accueillait les gens de la Vézère et de la Dordogne. C’est toute une économie qui gravitait autour de la batellerie.
  1. Déchargées directement sur le port dans des charrettes, les marchandises sont prises en charge par les bouviers afin d’être stockées au chai.
  2. Les accidents fréquents sur la rivière nécessitent l’intervention de charpentiers de bateaux. Ce sont les maîtres incontestés sur le port et leur avis est rarement remis en cause.
  3. Pour gagner du temps, les patrons de bateaux emploient les jeunes gens du village, appelés les rouliers, pour charger et décharger les marchandises au plus vite. La seule condition pour être embauché : avoir une bonne condition physique et les bras musclés !
  4. Le travail accompli, les marins se retrouvent autour d’une bonne tablée afin de s’octroyer une pause bien méritée à l’Ancre du Salut. Tout comme leur rivière respective, les gens de la Vézère et de la Dordogne, se mélangent peu et, le vin aidant, des conflits peuvent éclater.

Les difficultés de la navigation

Les difficultés de la batellerie sur la rivière Dordogne

La batellerie, une activité saisonnière pour de nombreux bouviers, charpentiers de bateaux, rouliers et patron de bateaux… | Cliquez pour agrandir l’illustration

Les falaises du cingle de Trémolat

Obstacles naturels ou humains, le parcours sur la Dordogne est semé d’embûches pour les gabariers. De nombreux autres usagers tirent profit de la rivière. Meuniers et pêcheurs installent leurs infrastructures sur le cours de la Dordogne. Ils créent parfois des embouteillages et des accidents mettant en péril les marchandises transportées. Rivière de descente mais aussi de remonte, le trafic sur la Dordogne est important, causant parfois des collisions entre les bateaux.
  1. Les gabarots : barques utilisées par les riverains de la rivière pour traverser d’une berge à l’autre ou utilisée pour la pêche. Leur nombre élevé dans un petit périmètre pouvait être périlleux pour les convois.
  2. Le halage : à partir de Lalinde, la remonte nécessitait une centaine d’hommes par embarcation. Source de revenus pour les jeunes gens, ils ont été concurrencés par le halage aux bœufs à partir du 18e siècle.
  3. La défaute de vent : les voiles sont inutiles pour descendre la rivière en raison du caractère changeant du vent. Dans le cingle, le vent est contraire, ce qui oblige à sortir les rames.
  4. Les plateaux : aujourd’hui recouverts de forêt, ils étaient pâturés par les chèvres et les moutons jusqu’au milieu du 20e siècle.

Le tournant du XIXe siècle

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Le tournant du 19e siècle | Cliquez pour agrandir l’illustration

Le canal de Mauzac à Tuilières

À Mauzac, la rivière amorce une zone de « Malpas » où la navigation devient extrêmement périlleuse. À Lalinde, le Saut de la Gratusse contraint les patrons de bateaux à faire appel à des pilotes pour diriger les embarcations. Pour éviter ce problème, un canal de contournement depuis Mauzac jusqu’à Tuilières a été construit. Mais c’est sans compter l’arrivée d’un concurrent de poids dans le transport de marchandises : le chemin de fer.
  1. Le canal de Mauzac à Tuilières : construit entre 1838 et 1844 pour éviter les malpas de Lalinde, ce projet s’inscrit dans un plan global du 19e siècle pour rendre les rivières de France mieux navigables.
  2. Le chemin de fer : ouverte en 1879, la ligne Bordeaux-Bergerac-Le Buisson via Mauzac marque un changement radical dans la vie du village.
  3. La voie terrestre : associée au chemin de fer, la voie routière va sonner le glas du transport fluvial dès le début du XXe siècle. Des ponts sont construits à l’emplacement des anciens bacs, les chemins creux vont être réaménagés pour faciliter le passage des voitures.
Conception & réalisation : Au Fil du Temps – www.interpretation-nature-patrimoine.com
Pour en savoir plus sur l’Association Au fil du temps de Cadouin : www.au-fil-du-temps.com.

Cet article a été publié dans le numéro 2 du magazine « Secrets de Pays ».

Vous pouvez vous le procurer en consultant la boutique du site…

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