Jean Galmot, un aventurier idéaliste

Jean Antoine Galmot naquit à Monpazier, en Dordogne-Périgord, le 2 Juin 1879. À vingt-sept ans, il découvrit la Guyane qu’il choisit pour patrie, un pays dont il critiqua le système colonial. Il travailla activement à rétablir les libertés publiques, les droits fondamentaux de l’homme et du citoyen qui avaient été bafoués. Il mourut à Cayenne, le 6 Août 1928, après une vie et un destin hors du commun. La vie de Jean Galmot a inspiré le roman de Blaise Cendrars, Rhum. Dans ces pages, l’écrivain traduit la philosophie du personnage en ces termes : « Voilà un homme qui dès son arrivée, s’est aperçu que ces noirs (et ces indiens) ne sont pas des êtres d’une race inférieure, mais des hommes donc des frères, et qu’au surplus ce pays est le leur, que, par conséquent, ce qu’il produit est aussi à eux, et qu’ils doivent en profiter… » Des idées humanistes d’une étonnante modernité ! 

Né le 2 juin 1879 à Monpazier, en Dordogne, Jean Galmot était l’avant-dernier d’une famille de sept enfants à laquelle s’ajoutait quatre frères adoptifs (ses parents, Édouard et Anne, ayant adopté les orphelins de l’un de ses oncles). Fils d’instituteur, passionné de lecture, il réussit de brillantes études à l’école libre des Récollets (ancien couvent des Récollets, aujourd’hui Maison des Bastides) alors même que l’étude l’ennuie. Très jeune – il avait onze ans –, il sera admis à l’École apostolique qui formait les missionnaires. À vingt ans, il parle couramment quatre langues étrangères : allemand, anglais, italien et espagnol. Déjà, la soif de l’aventure l’étreint et il abandonne le professorat pour occuper un poste de précepteur tout d’abord dans les Vosges, puis en Italie. Son parcours est celui d’un humaniste protéiforme.

Jean Galmot, journaliste et dreyfusard convaincu

À vingt-cinq ans, il devient chroniqueur et brillant journalisme. Ce dreyfusard convaincu apportera à la révision du procès de Dreyfus des informations patiemment recueillies, pendant les deux ans que durera son enquête, et révélées à Jaurès. Elles prouvaient que Dreyfus n’avait jamais eu de rapport avec des services de renseignements de l’Allemagne. Le nom de Jean Galmot sera connu du grand  public grâce à l’article paru dans Le Petit Niçois du 13 mars 1904, à propos de l’affaire Dreyfus. Il jouera un rôle prépondérant dans la réhabilitation du capitaine Dreyfus. (1)

Les salons mondains de la Côte d’Azur lui sont ouverts. Il y fait la connaissance d’une jeune Américaine, Marianne Antoinette Heydecker, âgée de huit ans de moins que lui, née à Paris et arrivant de Russie, où son père, William Alexander, y était consul des États-Unis. C’est un coup de foudre réciproque ; ils se marient le 24 octobre 1905. Le mariage n’empêchera pas Jean Galmot de fréquenter les salles de jeux et tous les lieux où l’on s’amuse. Mais en 1906, son beau-père qui a les pieds sur terre, le charge de se rendre en Guyane, où il possède un placer (une concession pour l’exploitation de l’or), le Placer Élysée sur la crique Lézard, non loin de Mana.

Jean Galmot, homme d’affaire, mais avant tout aventurier

Ce premier contact avec la Guyane lui fait l’effet d’une révélation. À la faveur d’une mission d’études sur le commerce en Guyane française, il explore le bassin de la Mana (mission commanditée par Millès-Lacroix, Ministre des Colonies). Il tombe sous le charme de la forêt guyanaise… bien différente de la forêt de la Bessède qu’il avait si souvent arpentée dans son enfance périgourdine. De retour en France, il fait plusieurs conférences où il rendra compte de son périple en Guyane anglaise, hollandaise et française. Il expose un grand nombre de photographies, notamment de chercheurs d’or, prises sur les fleuves Maroni et Mana. Un compte-rendu sera publié dans le Journal Officiel de la République Française du 11 juillet 1907. Grâce à ces contributions, il est admis à la Société de Géographie, ainsi qu’à celle des ingénieurs coloniaux. Suite à une décision ministérielle en date du 2 avril 1915, le ministre des colonies confie à Jean Galmot une nouvelle mission d’études portant, cette fois-ci, sur les débouchés offerts aux produits français dans les Antilles anglaises et françaises, ainsi qu’en Amérique centrale. (2)

En 1917, Jean Galmot s’installe à son compte. Il crée plusieurs usines d’essence de bois de rose. Il achète une plantation de cannes à sucre afin de produire du rhum, et innovera en organisant une collecte de la production des petits producteurs. Son besoin d’équité tranche avec les pratiques colonialistes qui ont cours en Guyane. En faisant travailler le petit peuple guyanais, tout en lui garantissant des prix d’achats proches des cours mondiaux (en particulier pour l’or, le bois de rose et le bois de balata), il se fait mal voir des autres exploitants, prêts à tout pour préserver leurs intérêts. Il soulage la misère de ses ouvriers en les rémunérant décemment et en appliquant la législation du travail de l’époque, la loi de 1898 (avant lui, un employé était tout bonnement renvoyé suite à un accident invalidant…). Avec ses fonds propres, il prend en charge l’éducation des jeunes les plus pauvres en créant des bourses locales. Il devient « Papa Galmot » une expression qui témoigne de toute l’affection du peuple et qui a du sens auprès des plus démunis.

Son activité est débordante. Pilote d’avion et d’hydravion, il met en place les premières liaisons aériennes entre la côte et l’intérieur du pays. Il est également à l’origine d’une ligne de chemin de fer. Il crée des comptoirs aux Antilles, à la Réunion, à Panama. Ses entreprises sont aussi en métropole, à Paris, Bordeaux, Carcassonne, Sarlat, Sainte-Sabine… Bientôt, une flotte de plus de quarante navires, frappés à son pavillon, sillonnent les mers. Il ravitaille la France en blé (provenant d’Argentine), en café, en cacao, en rhum, en balata et en or. À la tête d’un véritable empire, il fait l’acquisition du château de Montfort, en Dordogne. Rapidement hissé au rang des grandes fortunes de son temps, cette période de faste ne durera guère plus d’une dizaine dix ans.

« L’affaire des rhums »

La guerre finie, il se retrouve avec une énorme cargaison de rhum qu’il avait payée et qu’il ne peut plus écouler dans les marchés d’État (à destination des pharmacies, hôpitaux et tranchées). Devenu vulnérable, tous ses détracteurs vont s’acharner contre lui : les politiciens dont il dénonce la corruption, mais aussi ceux qui évoluent dans le monde des affaires et qui le jalousent. Attaqué de toutes parts, Galmot passe à la contre-offensive. Il se présente à la députation, poussé par la population guyanaise. C’est un idéaliste et anti-esclavagiste qui est élu, le 30 novembre 1919. Il s’opposera aux familles créoles et prendra parti, avec les Noirs et les Indiens, contre le bagne de Cayenne.

« L’affaire des rhums » éclate le 31 mars 1921. On l’accuse d’avoir accaparé le commerce des rhums réquisitionnés par l’Armée. Quatre jours plus tard, et avec son accord, la Chambre des Députés lève son immunité parlementaire. Le cinquième jour, Galmot est arrêté à Paris et incarcéré dans la plus grande illégalité, pendant neuf mois, à la Prison de la Santé, dans une cellule sordide. C’est dans ces circonstances qu’il terminera l’ouvrage qu’il a commencé et qui s’intitule Un mort vivait parmi nous. Il garde confiance et, en janvier 1922, il est remis en liberté provisoire… Le 17 décembre 1923, s’ouvre le procès. Après bien des rebondissements (les plaignants retirent leurs plaintes), Galmot est condamné à un an de prison avec sursis, condamnation assortie de 10 000 francs d’amende. Il est également privé de ses droits civiques pendant cinq ans. (1)

Ruiné, il se dit victime d’un complot politico-financier dont il ne se remettra jamais vraiment. Pour retrouver sa place, il se compromettra avec l’escroc Stavisky (3). Cette association douteuse le desservira, ses adversaires oubliant toutes les autres facettes du personnage. Fort heureusement, dans un témoignage objectif, Gaston Monnerville (4), précise que le bien domine largement dans le bilan de la vie de Jean Galmot. Voici le portrait qu’il fera de lui lors de sa plaidoirie, au procès de Nantes :

« (…) Je revois ce méridional au front haut, aux yeux caves, toujours souriant, même au plus fort de ses déboires. C’était un poète, un rêveur en même temps qu’un homme d’action, à l’âme ardente et accueillante. En Guyane, il s’intéresse au sort des travailleurs. Il apprend à les aimer, à les comprendre en mêlant ses efforts aux leurs. Il sait désormais que ces hommes abandonnés par ceux qui avaient en main les destinées du pays ont besoin de lui. Il en prend spontanément la charge. Et alors ces hommes méconnus, il se prend à les consoler, à les encourager, à les guider. Il les aide matériellement, il paye le juste prix de leur travail. Il leur permet de manger à leur faim. Mais, d’autre part, il tente de faire de la Guyane un pays prospère. Il en mesure les étonnantes possibilités. Il constate combien elle est délaissée par la métropole, bien qu’elle soit possession française depuis Colbert. Il la parcourt en tous sens, il se familiarise avec ses splendeurs et les magnificences de son immense forêt. Il conçoit, il prépare, il réalise. Il dépense une activité insoupçonnée, à laquelle tous rendent hommage. Sa vie fiévreuse, débordante, pleine à craquer, répond aux qualités d’un être tout en nerfs, dont la tête est toujours pleine d’idées, de rêves grandioses, semblables à ceux qui berçaient l’imagination des conquistadores d’antan…

Il travaille comme un forcené et arrive à créer une maison commerciale si importante qu’elle déborde le cadre de la colonie, et même de la France. Tout naturellement en 1919 on lui offre le siège de député de la Guyane. Maître incontesté d’une des plus grandes fortunes d’Europe, il n’oublie jamais, dans son opulence, ses amis de Guyane dont il continue à améliorer le gain. Il fait le bien autour de lui, aide les étudiants guyanais, venus comme boursiers en France. Sa situation est brillante, sa fortune est considérable. Il jouit d’une position des plus puissantes.

Brusquement, c’est la chute ; la chute brutale, vertigineuse. Nous sommes en 1921 ; la fin imprévue de la guerre a rompu l’équilibre du marché mondial. Les affaires de Galmot s’en ressentent et déclinent. La coalition de ses concurrents qui s’était faite lentement éclate brusquement, avec une âpreté qui effraie et déconcerte. C’est la dispersion de ses amis de la veille. Tous l’abandonnent, sans vergogne, un peu à la façon des rats qui quittent un navire… Mais d’autres lui sont demeurés fidèles dans le malheur. Il en est qui, avec ferveur, se sont serrés à ses côtés en ces jours de tristesse. Ce sont ses vrais amis de la Guyane, ces modestes travailleurs qu’il aimait et qu’il avait soutenus autrefois. Ce fut pour Jean Galmot un réconfort bien doux, ce fut pour ses souffrances morales le dictame qui adoucit et qui apaise. C’est auprès des guyanais que Jean Galmot trouva dans l’adversité cette fidélité qui est la marque de l’amitié vraie ». (5)

Le galmotisme

Discrédité à Paris, il regagne la Guyane. Dans un document écrit de sa main le 15 mars 1924, Jean Galmot jure de « rendre la liberté à la Guyane » et de lutter « jusqu’à la dernière goutte de mon sang pour affranchir mes frères noirs de l’esclavage politique ». (1)

« Je jure de rendre la liberté à la Guyane. Je jure de rendre aux citoyens de la Guyane les droits civils et politiques, dont ils sont privés depuis deux ans. Je jure de lutter jusqu’à mon dernier souffle, jusqu’à la dernière goutte de mon sang, pour affranchir mes frères noirs de l’esclavage politique. Je jure d’abolir la toute-puissance d’une administration qui met la force armée au service de l’illégalité, organise les fraudes électorales et qui, les jours d’élections, terrorise par l’assassinat et l’incendie. Elle qui oblige les fonctionnaires à la besogne d’agents électoraux, prend des otages et emprisonne les meilleurs parmi les enfants du peuple et qui, enfin, gouverne par des décrets et des arrêtés supprimant les droits sociaux de l’ouvrier. Je jure de mettre fin au régime économique qui transforme la Guyane, pays de mines d’or, pays aux richesses fabuleuses, en une terre de désolation, de souffrance et de misère. Je demande à Dieu de mourir en combattant pour le salut de ma patrie, la Guyane immortelle. J’ai signé ce serment avec mon sang ».

Le 10 mai de cette même année 1924, il déclare à la foule : « Vos libertés sont menacées, il faut les défendre coûte que coûte […] Vous n’êtes plus des esclaves, vous êtes des citoyens libres et vous pouvez vous révolter comme vos frères noirs de Georgetown l’ont fait, il y a quelque temps, lors de mon passage dans cette colonie anglaise […] Croyez-vous que le gouvernement anglais ait pris des sanctions contre les émeutiers ? Non, il s’est fait tout petit garçon […] Il faut que vous soyez prêts avec vos poitrines si l’occasion se présente… » (5). Avec de telles prises de position, il menace gravement la politique coloniale française en Guyane.

En 1928, il regagne la Guyane une nouvelle fois, avec la ferme intention de se représenter aux élections. Il est accueilli par une foule immense. Son élection ne fait aucun doute. Mais les résultats du scrutin, truqués, donnent vainqueur, le député Eugène Lautier, parachuté le temps de la campagne électorale. Le décès suspect de Galmot survenu le 6 août, quelques semaines après la validation des votes par la Chambre des députés, provoque un déferlement de violence à Cayenne. Il faut venger « Papa Galmot » ! Trois amis de Gober, le Maire de Cayenne (l’homme qui a juré la perte de Galmot) sont lynchés dans la rue. Il s’agit de Bougarel, Laroze et Clément. Deux autres, Jubel et Tébia, sont assassinés chez eux. (1)

Suite à ces émeutes, trente-six personnes sont arrêtées, mais seules quatorze d’entre elles, dont deux femmes, seront inculpées pour pillages, crimes et complicité de meurtres lors d’un procès retentissant (délocalisé à Nantes, pour des raisons de sécurité). Les insurgés de Cayenne, comme on les appelle, seront tous acquittés le 21 mars 1931, grâce à la brillante plaidoirie de Gaston Monnerville, l’un de leurs avocats. À la suite de cette affaire, Gaston Monnerville se présentera aux élections législatives de 1932, en Guyane, contre le député sortant Eugène Lautier. Il gagnera avec une très large majorité.

Circonstances de sa mort

Les derniers mots de Jean Galmot auraient été : « Ah! les salauds ! Les salauds ! Ils m’ont eu ! Pardonnez-leur, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ! ». La veille de sa mort, agonisant dans d’horribles souffrances, Galmot aurait déclaré au docteur Rivierez, que sa bonne, Adrienne, l’avait empoisonné. Adrienne étant la nièce de Lama, « gobériste » notoire, on en déduisit que les adversaires politiques de Jean Galmot l’avaient tué. Il décédera le 6 août 1928 à l’hôpital Saint-Paul de Cayenne, à l’âge de 49 ans.

Concernant l’empoisonnement, les archives départementales de Guyane possèdent deux documents accessibles au public et particulièrement précis. Il s’agit des rapports des Docteurs Caro et Rivierez appelés au chevet de Jean Galmot, le 5 août. Ils constatent un tableau clinique caractéristique d’une intoxication aiguë par l’arsenic. Ce diagnostique est confirmé par l’analyse des vomissements. De ce fait, ils refusent de délivrer le permis d’inhumer et demandent une autopsie au procureur de la République. Celle-ci est pratiquée le 6 août par le médecin lieutenant-colonel Alfred Carmouze qui conclut à l’empoisonnement par un toxique. Chargé de procéder à une contre-expertise, le directeur du laboratoire toxicologique de Paris constatera que le corps qu’on lui a remis, ne possède plus de cœur : une disparition mystérieuse, à ce jour non élucidée… « Mon cœur ne vous quittera jamais ! », avait déclaré Galmot à ses amis guyanais…

Mémoire

En août 1956, avant de se rendre en Guyane, le Général de Gaulle écrivit une lettre officielle à Marianne Galmot, son épouse, dans les termes suivant : « Dans ce pays où il s’est dépensé avec autant de dévouement, j’aurai Madame, une pensée spéciale pour la mémoire de votre mari… »

La reconnaissance des Guyanais pour Jean Galmot est toujours vivace et son nom n’est pas oublié. Depuis le printemps 2004, sa statue de bronze, œuvre du sculpteur Jacques Raybaud est dressée sur un important carrefour de Cayenne. Un autre sculpteur, Daniel Deyanovich, a réalisé un buste et l’a remis à l’association des Amis de Jean Galmot à Monpazier. À Monpazier, dans les anciennes écoles de sa ville natale, à l’Atelier des Bastides, une exposition permanente relate sa vie.

Parmi ses papiers, Jean Galmot a laissé un manuscrit, La Double Existence, qui a depuis disparu et dont Blaise Cendrars reproduit à la fin de son roman Rhum la seule page connue : « Mon vieux corps couvert de cicatrices a connu toutes les gloires, tous les charniers, toutes les hontes, sous les vents alizés et dans les villes où s’entassent les hommes. Je n’ai plus rien à apprendre de la vie. Pourquoi la recommencerais-je ? »


Notes :

Crédit Photos :

  • M. Galmot chez le juge d’instruction : [photographie de presse] / Agence Meurisse, domaine public, Source gallica.bnf.fr / BnF.
  • Guyane : Placer sur la Moyenne Mana, ancien placer Elysée / [mission] J. Galmot ; [photogr.] J. Galmot? ; [photogr. reprod. par] Molténi [pour la conférence donnée par] J. Galmot, Source gallica.bnf.fr / BnF.
  • Placer sur la crique Lézard, ancien placer Elysée / [mission] J. Galmot ; [photogr.] J. Galmot? ; [photogr. reprod. par] Molténi [pour la conférence donnée par] J. Galmot, , Source gallica.bnf.fr / BnF.
  • Monnerville, député de Guyane : photographie de presse, domaine public, Source gallica.bnf.fr / BnF.
  • Nantes : procès de Jean Galmot : les accusés : [photographie de presse] / Agence Meurisse, Source gallica.bnf.fr / BnF.

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