Le patrimoine religieux du Périgord


  • Les Croix et les Calvaires (en préparation)
  • Les lieux de pèlerinages (en préparation)


Les religieux se sont révélés des bâtisseurs acharnés, sensibles à chaque site, façonnant les décors de pierre, révélant leurs talents d’artistes inspirés. Ils ont imaginé des sculptures, qui sont en réalité de véritables leçons ancrées dans la tradition sainte et la vie quotidienne. Les systèmes de défense montrent aussi les talents militaires et leurs capacités d’adaptation. (…) La prégnance de ces lieux est encore tangible à l’occasion d’une visite, touristique ou savante. (1)

Ce n’est qu’au IVe siècle que la christianisation pénètre le Périgord. Dès lors de nombreux évangélisateurs prêchent et christianisent les lieux d’anciens cultes celtiques. Lieux-dits, croisements, fontaines et bois sacrés deviennent les sanctuaires de la nouvelle religion. Passé les grandes invasions qui se succèdent jusqu’au début de l’an Mil, une ère de paix relative et de reconstruction va commencer. On agrandit les lieux de cultes, jugés trop exiguës, datant de la fin de l’Empire romain ou de l’ère carolingienne afin de répondre au développement spirituel qui se concrétise par de nombreux pèlerinages exigeant de vastes édifices. Un art nouveau est né : l’art roman, hérité de l’art romain, un art de synthèse faisant appel à des techniques plus hardies, un art qui s’enrichit de différentes cultures – byzantine, celte ou scandinave.

Dès le IXe siècle, le monachisme se développe en Périgord où naissent les premières abbayes bénédictines de Brantôme, Paunat, Sarlat. Autour de l’an Mil, tandis que les anciennes fondations sont restaurées, un nouvel élan est donné par les chanoines réguliers de Saint-Augustin, qui fondent plusieurs maisons dont Saint-Front de Périgueux et Chancelade. Inspiré par un idéal de pauvreté, Géraud de Salles, réformateur original, crée des ermitages collectifs au milieu de régions hostiles : ainsi, naissent l’abbaye du Dalon (1114) et l’abbaye de Cadouin (vers 1115, consacrée en 1145) qui devient très rapidement la plus prestigieuse abbaye périgourdine. Deux autres abbayes cisterciennes, celle de Peyrouse (1153) et celle de Boschaud (1154) seront directement fondées par Clairvaux et Les Châteliers. Ces différentes fondations participent à l’essor spirituel et culturel du Périgord. Il est difficile aujourd’hui d’imaginer la vitalité de ces lieux qui ont rassemblé dans leur voisinage des populations parfois très nombreuses, tel Périgueux avec les Bénédictins de Puy-Saint-Front ou Sarlat, née au contact de l’abbaye Saint-Sacerdos.

L’art gothique, né au XIIe siècle en Île-de-France, n’atteint que tardivement le Périgord. Et très peu d’églises sont construites du XIIIe au XVe siècle, époque ensanglantée par les guerres anglaises

Plus tard, les guerres de Religion, puis la Fronde et les troubles révolutionnaires ont laissé leurs cortèges de désolations, telle l’abbaye de Cadouin qui fut mutilée quelque peu par les guerres de Religion puis la Révolution, ou bien encore l’abbaye du Dalon qui fût méthodiquement détruite au lendemain de la Révolution.


Petit patrimoine religieux

Le petit patrimoine religieux est omniprésent en Périgord, et il réserve de belles surprises…

  1. LES CROIX — En Périgord, on trouve un grand nombre de croix très irrégulièrement réparties au milieu des campagnes, aux carrefours des chemins, mais surtout dans les cimetières : quelques-unes d’entre elles sont des œuvres d’art remarquables. Croix de souvenirs, de processions et de messes en plein air, croix « mémorial », de rogations, de Mission, de Jubilé ou hosannière ; en bois, en pierre ou en métal. D’anciennes croix de procession enrichissent les sacristies de quelques pauvres églises de campagne.
  2. LES CALVAIRES — En hauteur, sur de petites buttes ou sur des socles, ce sont des ensembles comportant une croix centrale et des personnages pouvant être des saints, la vierge Marie. On y accède par des marches, après avoir franchi un petit enclos de grilles, murets ou buissons taillés. 
  3. LES ORATOIRES — Ils peuvent être érigés sur un lieu d’apparition ou de miracle ou de simple étape sur un pèlerinage. Modeste comme une simple niche dans la roche avec une statuette de la Vierge ou plus sophistiqué avec des colonnettes ou lanternons, l’oratoire au sens élargi peut être aussi une chapelle privée contiguë d’un château par exemple. Les oratoires sont des alternatives aux chapelles.
  4. LES LANTERNES DES MORTS — Ces édifices étaient placés au cœur des cimetières, en forme de petites tours surmontées d’un pavillon ajouré dans lequel, le soir, on hissait une lampe allumée. Cette lampe permettait de guider les âmes des défunts vers le Paradis.

Sources :

  •  (1) Tout sur le Périgord, sous la direction de Dominique Audrerie, Éditions Sud Ouest, Bordeaux, 2003.

Crédit Photos :

  • Photos © J.F. Tronel