La fraise est une production emblématique de la Dordogne. En 2012, la production de fraise du Périgord représentait 8 000 tonnes sur une surface de 450 hectares. Depuis 2 000, la surface totale de la fraiseraie et le nombre d’exploitations ont été divisés par deux. Malgré ces diminutions importantes, on assiste, depuis 10 ans, à une stabilisation des volumes produits.
La production annuelle européenne (UE à 27) est stable autour de 1 million de tonnes depuis 15 ans. Les trois premiers pays producteurs en 2012 (Espagne, Pologne, Allemagne) représentent plus des deux-tiers de cette production. La tendance est à une augmentation des volumes en Allemagne et en Pologne. La production de fraises de la France se situe en 2012 au 6e rang européen.
Source : La filière fraise en Dordogne : les chiffres clés (2)
Quel avenir pour la Fraise du Périgord ?
Les principaux problèmes rencontrés par la filière sont d’une part la baisse inexorable des surfaces et du nombre de producteurs (pyramide des âges et peu de nouvelles installations) et d’autre part la disparité des coûts de production et désavantage concurrentiel avec nos voisins européens.
Christine Wanaverbecq, correspondant à Bergerac pour LesEchos.fr dresse un état des lieux dans un article intitulé « La goûteuse fraise du Périgord », publié en août 2011 :
Jusqu’au début des années 1980, la fraise a connu un développement spectaculaire : 400 hectares et 2 000 tonnes en 1962, 1.330 hectares et 24 700 tonnes en 1990. La Dordogne dénombrait 1 330 producteurs en 1988. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 250. En vingt ans, les surfaces ont pratiquement été divisées par quatre. Le département, qui produisait 18.260 tonnes de fraises en 1995, n’en livre plus que 7 500 tonnes, soit 20 % du volume national. Il fait pâle figure à côté des 350 000 tonnes exportées par le voisin hispanique.
La Dordogne dénombrait 1 330 producteurs en 1988. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 250. En vingt ans, les surfaces ont pratiquement été divisées par quatre. Le département, qui produisait 18 260 tonnes de fraises en 1995, n’en a livré que 7 500 tonnes en 2010, soit 20 % du volume national. Il fait pâle figure à côté des 350 000 tonnes exportées par le voisin hispanique.
Sur quinze ans, la filière a perdu la moitié des volumes mais le prix a plus que doublé, passant de 3 à 8 euros le kilo, selon les variétés et les saisons. Même si les charges ont augmenté, la valeur de production est restée la même. Le développement des variétés gustatives a permis de maintenir un niveau de rémunération moyen de 0,30 euro par kilo, malgré des coûts de production qui font le double de leurs concurrents espagnols.
Aujourd’hui, les fraisiculteurs, dont 45 % vont partir à la retraite dans les dix ans, doivent préparer l’avenir. La pénibilité du métier et la concurrence de l’Espagne, mais aussi de l’Allemagne et de la Belgique, qui profitent de coûts de production inférieurs, ont raison des vocations. « Il y a peu ou pas de reprises, regrette Patricia Rébillou, présidente de l’Association des producteurs de fraise de Dordogne. Les jeunes observent que leurs parents n’arrivent pas à se projeter dans l’avenir. » (2)
Pour amortir les coûts de récolte, deux à trois fois plus élevés qu’ailleurs en Europe, les producteurs du Périgord cultivent l’ensemble des variétés de façon à ce que la saison de récolte soit la plus longue possible. La production se répartie entre 60 % de fraises de printemps, et 40 % de fraises remontantes été-automne.
Évolution des techniques de production
La fraise est fragile, victime de nombreuses attaques de champignons et d’insectes. De plus, elle est difficilement transportable, surtout si elle est ramassée à maturité comme il faut qu’elle le soit pour être savoureuse. Enfin, elle est longue et pénible à récolter. C’est pourquoi, depuis une dizaine d’années, le mode de production est en pleine mutation technologique. En effet, si la surface totale de la fraiseraie est en diminution, les surfaces en production sur substrat sont en constantes évolutions.
On compte aujourd’hui 110 ha en production de fraise sur substrat, et 30 % des exploitations ont un atelier de fraise hors-sol, pour des volumes produits estimés à plus de 40 % de la production départementale. 10 % de ces cultures hors-sol sont chauffées pour une production précoce avec Gariguette et Cléry.
Sur les 110 ha de fraise hors-sol, 10 % sont des cultures chauffées pour une production précoce avec Gariguette et Cléry. Le reste des surfaces est essentiellement occupé par la production de remontantes en culture à froid (tunnels réhaussés et piquets châtaigniers, ainsi que des structures modernes). Cette production concerne, entre autres, les variétés Charlotte, Cirafine et Mara des Bois. (2)
Notes :
- (1) La filière fraise en Dordogne : les chiffres clés.
- (2) « La goûteuse fraise du Périgord », un article publié par Christine Wanaverbecq, correspondant à Bergerac pour LesEchos.fr.
Crédit Photos :
- Jon ‘ShakataGaNai’ Davis, via Wikimedia Commons.