Cette fois, c’est une auberge qui fait la une de la rubrique « Gastronomie »… une auberge de pays dont la réputation n’est plus à faire. On est ici « Chez Roussel », à Vicq. Voilà un lieu qu’aimeront les amoureux d’un Périgord demeuré authentiquement paysan !
Dominant la petite église romane de Vicq, le Rebeyrotte est aujourd’hui un vrai hameau avec la maison des parents Roussel, l’auberge actuelle qui a élu domicile dans l’étable à cochons prolongée par le laboratoire de conserves et, enfin, un ancien séchoir à papier (1889) reconverti en gîtes. Plus loin derrière, c’est le domaine de l’avion et de l’ULM grâce auquel vous pourrez survoler le paysage grandiose de la vallée de la Dordogne avec Thierry, le maître des lieux. La ferme couvre 30 hectares de surface agricole totale dont 20 hectares de surface utile, employées à la culture du maïs et de céréales à paille.
Tout ça ne s’est pas fait en un jour ! À l’époque où « les poutres étaient noires », synonyme de pauvreté, l’arrière-grand-père (Suisse) et son épouse (Savoyarde) voulaient émigrer aux colonies. Ils se sont arrêtés à Vicq où ils ont loué la ferme ; les parents, agriculteurs, faisaient du canard, du maïs, un peu de tout… et la grand-mère cuisinait les conserves.
Dans les années 80, le comité de développement du Bergeracois organisa les fermes auberges et les Roussel y adhérèrent dès le début. Pour les agricultrices ce fut un enrichissement sur tous les plans : l’accueil des clients demandait plus de confort et une maison plus attrayante et elles géraient l’argent gagné à l’auberge. Madame Roussel commença avec huit couverts dans une salle à manger vite devenue trop petite. On l’allongea par une véranda pour caser vingt à trente couverts. L’accueil était chaleureux, les produits de la ferme excellents, on venait de partout ; le fils avait créé l’aéroclub.
Aujourd’hui les Roussel ont passé la main à Thierry qui gère remarquablement l’ensemble auberge, conserverie, gîtes et chambres d’hôtes, balades en ULM.
Les volailles engraissées sur place au maïs sont de qualité « fermière ». Aucun produit chimique n’entre dans la confection des conserves de canard que vous pouvez commander, choisir ou déguster sur place. Tourain, foie gras, confits, rillettes ou magrets, pommes de terre sarladaises et cèpes, tartes aux noix du jardin… C’est toute la Dordogne qui défile dans votre assiette, arrosée de Bergerac.
Alors allez-y vite, et bon appétit !
Régine Simonet