LUCIEN DE MALEVILLE

Lucien de Maleville - La Roque-Gageac © Ars Pictura - Association Lucien de Maleville

(FÉNELON 1881 – LA MALMAISON 1964)

C’est au cœur du romantique Château de Fénelon, que Lucien de Maleville voit le jour en 1881. Cette maison, siège de son enfance, le guidera très certainement tout au long de sa vie à arpenter ce petit territoire environnant Sarlat où il réalisera un très grand nombre de ses œuvres.

Les premiers pas artistiques de l’artiste débutent par des albums numérotés qu’il réalise dès 1890, emplis de caricatures, d’annotations, d’histoires et de croquis en tous genre. Ses études se font en Droit, à Paris, pour se tourner dès 1899 à ses passions du dessin et de la peinture par son entrée à l’atelier Guérin. 

Plusieurs ateliers se succèdent dans les années suivantes, jusqu’à rejoindre son ainé Louis-Alexandre Cabié et Léon-Pierre Félix le périgourdin désormais parisien. Ces hommes donnèrent très certainement à Lucien de Maleville l’envie de revenir sur ses terres pour en représenter la beauté, comme Cabié l’a fait entre 1890 et 1925.

Peu avant la première guerre mondiale, il rencontre Louis-Marie Désiré-Lucas, qui restera son exemple et ami et qu’il recroisera au cours de cette guerre. La touche vive et lumineuse de ce breton se ressent dans le travail de Maleville en toutes circonstances.

Lucien de Maleville – « Le départ pour la battue au sanglier » – © Ars Pictura – Association Lucien de Maleville

Au début des années 1920 il épouse Georgette Lampre, qui lui donnera cinq enfants. C’est durant cette décennie qu’il édite plusieurs recueils de lithographies (« Croquis du Périgord Noir » puis « Corps sans Âmes ») que son coup de crayon rend extrêmement touchantes. Il illustrera également plusieurs ouvrages d’Ernest Renan.

C’est entre son atelier hivernal de La Malmaison en région parisienne, et Cénac aux pieds de Domme en été, que Maleville vivra au rythme de sa peinture. Réalisant ses pochades et croquis sur le motif, il vient ensuite les redisposer en atelier en formats plus importants pour répondre à ses commandes et travailler ses réguliers « tableaux de Salon ». Le Salon, il y entra pour la première fois en 1911 et ne le quittera que l’année précédant sa mort en 1964. Il envoya parfois plusieurs tableaux par an, ce qui lui valu plusieurs prix, dont la récompense suprême de la médaille d’or en 1937 avec « la Place de la halle à Domme ».

Il ne faut pas croire que Maleville ne travailla que son Périgord natal, bien au contraire. Son œuvre complet est bien trop peu connu de tous aujourd’hui, mais ses voyages en Espagne aux bords du Tage, et dans les différentes régions françaises, donnent un corpus très étoffé et d’un intérêt artistique remarquable.

A partir de 1942, il devient inspecteur des Monuments Historiques en Dordogne puis leur recenseur dans toute l’Aquitaine. Ce poste lui fera réaliser de très nombreuses séries de croquis de grande utilité pour les architectes et restaurateurs du futur.

A ce jour les œuvres de Lucien de Maleville reprennent de l’intérêt, non seulement sur notre territoire, mais également à titre national, grâce au travail réalisé depuis 2004 par son fils cadet, Guy (puis sa petite-fille Olivia de Maleville) au sein de l’Association Lucien de Maleville. Le but de l’association, reconnue d’intérêt général, est de défendre et de mettre en valeur l’œuvre de l’artiste. Depuis 2017, elle a reçu en gestion le fond d’atelier de l’artiste resté intact depuis 1964.

Florent Piednoir


luciendemaleville.org

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *