Situé à l’entrée du village côté Dordogne, le four à chaux de Clérans est bien visible, mais pas facile à reconnaître : son ouverture sur la gauche du bâtiment, au ras du sol, est cachée par les herbes, tandis que sa partie élevée, restaurée, est devenue résidence d’été.Une rampe d’accès devait permettre d’en atteindre le cratère ou « gueulard ». Lors de son remplissage, le chaufournier procédait au chargement du bois ou du charbon avec des pierres calcaires, par lits successifs ou mélangés jusqu’à ce que le four soit bien plein. Du bois était apporté au pied du bâtiment pour assurer la mise à feu. Afin d’éviter le refroidissement de la cuve durant la calcination, il fallait constamment renouveler l’opération.
Le calcaire porté à une température de 800 à 1 000 degrés nécessitait un chargement permanent, jusqu’à obtention de la chaux vive. La calcination dépendait du savoir-faire du chaufournier et de son équipe qui assuraient l’alimentation et veillaient à son bon fonctionnement.
Une fois la cuisson terminée, la chaux était récupérée grâce à l’ouverture basse du four appelée « la gueule » ou « l’abraisoir ». La chaux vive était alors éteinte dans une grande quantité d’eau. Refroidie, elle était placée dans des barils ou tonneaux à l’abri de l’humidité avant d’être utilisée en agriculture et en maçonnerie.
Le four de Saint Capraise, construit artisanalement, devait être la propriété d’un particulier en vue de satisfaire une clientèle locale. On peut penser que c’était un four utilisé par intermittence, lorsque les besoins en chaux s’avéraient nécessaires.
Niché dans son écrin de verdure, ce four offre aujourd’hui aux amoureux de notre patrimoine, le témoignage d’une activité florissante.
Jacqueline Clément
Photos Jacqueline Clément