POL CHAMBOST

Pol Chambost - Pichet 895 © Ars Pictura

(SAINT-ETIENNE 1906 – PÉRIGUEUX 1983)

Né en 1906 à Saint-Etienne, ses parents artistes le destinent à reprendre la marbrerie familiale. Il se forme à l’École des Arts Appliqués à l’Industrie à Paris mais suit également les cours du soir de l’École des Arts Décoratifs. Il obtient un diplôme d’Ingénieur d’Art, spécialité sculpteur sur pierre.

Sur les conseils de son père, il se tourne, à 26 ans, vers la céramique et commence une production culinaire et décorative. Il est le premier en France à utiliser un four électrique de grande capacité.

Dès 1939, il est récompensé de la Médaille de bronze au Salon des Artistes, section Arts Appliqués.

Blessé à la guerre, il passera plusieurs mois en convalescence en Bretagne. De retour à Paris, il reprend son activité et obtient, en 1941, la médaille d’argent au Salon des Artistes français. L’année suivante il décroche la médaille d’or.

A cette époque, son atelier d’Ivry sur Seine compte 5 salariés. La production se partage entre la faïence décorative et la faïence utilitaire. Il entre en contact avec Colette Gueden de Primavera pour Le Printemps et travaille déjà avec les Grands Magasins comme le Bon Marché ou Les Galeries Lafayette.

A partir de 1944, il collabore avec de nombreux céramistes tels que Pierre Fouquet, Paul Pouchol, Georges Jouve, Louise-Edmée Chevallier ou encore Pierre Roulot, en 1949.

C’est lui qui fournira en cendriers publicitaires les grandes marques de l’époque : Simca, Cinzano, Dubonnet, Dop-L’Oréal…

Il commence son engagement au sein de la Chambre syndicale des Céramistes d’Art de France, en 1946, devenue ensuite le syndicat national Ateliers d’Art de France.

A partir de 1948, il participe au Salon des Arts Ménagers et ce, pendant plusieurs années.

Les années 50 vont être synonyme de réussite ! Il devient un acteur majeur dans le domaine de la céramique.

Alors que son atelier s’agrandit, sa clientèle s’internationalise, il participe à de nombreux salons dont le 1er Salon Commercial des Ateliers d’Art qui deviendra ensuite le Salon Maison et Objets. Il collabore avec de grands décorateurs comme Jean Royère ou Suzanne Guiguichon. Il réalisera une grande fontaine pour le paquebot Liberté avec André Domin et Marcel Genevriere ainsi que l’artiste Paul Pouchol, pour la Compagnie Générale Transatlantique. C’est un autre décorateur, Jacques Lagrange, ami et collaborateur de Jacques Tati, qui découvre les oeuvres de Pol Chambost et en intègre dans le décor du film « Mon Oncle », en 1958.

Dans les années 50, la production céramique de Pol Chambost est florissante. Pendant cette période il produit jusqu’à 70 modèles par an! Technicien hors-pair, Pol Chambost dépose de nombreux modèles ainsi que ses fameux émaux en trompe-l’oeil (nacre, marbre, bambou…). Il dit d’ailleurs : « Le vrai céramiste doit être chimiste, tourneur, sculpteur, modeleur, peintre, cuiseur etc. Pour le céramiste, il n’y a pas d’art sans technique »...

Lignes, formes et couleur trouvent leur inspiration chez Picasso, Braque, Mondrian ou Matisse.

Pol Chambost – Assiettes en trompe-l’œil de fruits et légumes © Ars Pictura

A l’approche de la soixantaine, c’est le retour à la nature : il s’installe en Dordogne avec sa femme Irène.

Il remporte la médaille d’argent de la ville de Paris en 1971 et participe à son ultime Salon des Ateliers d’Art en 1981.

Il meurt en 1983 à Périgueux.

Pol Chambost, représentant de la céramique françaises des années 50, de cet art de vivre des 30 glorieuses, restera définitivement moderne, inspirant actuellement les grands couturiers et passionnant les collectionneurs de céramiques.

Christine Réfalo – Directrice du Musée de la poterie Méditerranéenne.

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