Jacques Saraben, l’Art sans frontière

Tout le langage artistique qui est le mien tend à abolir les frontières entre la photo­graphie et la peinture.

Tour à tour artiste-peintre, photographe, vidéaste, Jacques Saraben fut également enseignant et linguiste. Influencé par David Hockney et Francis Bacon (auquel il consacre une thèse de doctorat), il devient l’un des meilleurs spécialistes de la peinture anglaise.

C’est aujourd’hui dans son Atelier de la Source, à la Lande, entre Paunat et Trémolat, que l’on découvre l’immensité de son œuvre.

La magie du lieu inondé de lumière, les murs de livres, les toiles, les photos, dessins, pastels, fusains, objets divers, presse litho oubliée, conduisent à l’ivresse de la découverte… Dans cet îlot de verdure et de quiétude, au contact de la nature qu’il sublime à travers photos et toiles, le temps s’arrête, parenthèse de bonheur et de partage.

« Pour moi le voyage est ici, confie-t-il, tout près de la nature : âme d’un monde habité, reflets de la lumière rasante du petit matin ou chauds camaïeux du couchant, bruissement des saisons, présences qui répondent à ma présence, respiration du paysage. S’oublier, laisser s’évanouir le temps, avoir l’impression de voir comme l’on n’a jamais vu, sans commentaires ou états d’âme. »

De sa mère, Gabrielle Varailhon-Saraben, artiste peintre sculpteur, il a probablement hérité d’une grande sensibilité nourrie de poésie. De son père, Julien Saraben, artiste peintre et dessinateur, il conserve l’amour de notre terre et un grand humanisme.

Il y a, du reste, une tradition de peintres dans la famille, puisque son grand-oncle, Louis Saraben, était un paysagiste reconnu dont les œuvres sont exposées au Musée du Havre.

Atelier de la Source, Paunat, photo Jacques Saraben.

Atelier de la Source, Paunat, © Photo Jacques Saraben
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Entre le ciel et l’eau

Jacques capte l’éphémère. L’œil est exercé mais c’est surtout le cœur qui se livre. Du reflet d’un clapotis aux rayons irisés d’un crépuscule, cet amoureux de la lande, de la forêt et de la rivière, n’a de cesse de les célébrer.

Entre le ciel et l’eau… entre photo et peinture… le dialogue est permanent et interactif. L’œuvre surgit de ces deux univers, le regard nous entraine parfois dans une confusion suscitant le questionnement. Est-ce une photo ? Est-ce une toile ?

Jacques flotte dans ses univers avec douceur et humilité. La lumière surgit de toutes parts. Sa force nous emporte au fil des tourbillons de l’eau, dans l’aube ou le crépuscule de ciels devenus si familiers qu’ils semblent lui appartenir, et que, seul, il sait offrir.

Françoise Cheyrou


Cet article a été publié dans le numéro 7 du magazine « Secrets de Pays ».

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