Le nom « Meynardie » apparaît dans les textes au XVIIe siècle. On y cite alors François Meynardie, sieur de Lavaysse, époux d’Isabeau Guy, demeurant au village de la Malroussie, à Clérans. Du reste, il figure en 1670 sur l’acte d’état civil enregistré lors du baptême de son fils Jean, à l’église de Clérans. Il porte alors le titre de sieur de La Vaysse ou Lavaysse, nom d’un domaine situé sur la commune de Faux.
L’acte de décès de Marie Mélanie Meynardie de Roussille, atteste l’existence d’une autre branche de cette famille résidant à Faux au XVIIe siècle. La branche de Clérans et celle de Couze porteront un temps le titre de sieur de Roussille avec celui de Lavaysse et de Nadalie (les archives donnent parfois le nom de Nadelie, Nadelle, Nadillie).
Cette famille possédait des armoiries inscrites dans l’Armorial général de d’Hozier (1696), registre de Guyenne, au nom de Jean Meynardie l’aîné, bourgeois de Cause-de-Clérans, dont le blason porte « d’argent à deux faces d’azur », et d’un autre Jean Meynardie, sieur de Nadillie, habitant le bourg de Clérans, dont le blason porte « échiqueté d’argent et de gueules ».
De la souche de Clérans descend une lignée Couzotte par Charles Meynardie, sieur de la Rousseilhie, habitant Clérans. Ce dernier reconnaît en 1709 détenir à Couze, de monseigneur l’archevêque de Bordeaux, un pigeonnier et un moulin à papier appelé Moulin Sous le Roc.
Bien que l’on ne puisse l’affirmer, cette personne semble bien être le Charles Meynardie qui épousa en 1717 Françoise de Larmandie, à Clérans, dont il eut onze enfants. La famille s’installa à Couze pour des raisons professionnelles, dans la première partie du XVIIIe siècle. Les membres de cette lignée portèrent alors le nom de Meynardie Lavaysse et adoptèrent les armes de Jean Meynardie, sieur de Nadillie, cité ci-dessus. Il n’est plus question de sieur de Roussille au sein de cette branche.
Un livre de compte daté de 1736, tenu par un membre de la famille, atteste que les Meynardie commercent alors avec tous les papetiers de Couze. En 1741, le Moulin Sous le Roc appartient à Jean Meynardie et le maître papetier se nomme Daniel Greslou.
Un peu plus tard, Jean Meynardie exploitera deux moulins dont il est propriétaire : le Moulin Sous le Roc, et le Moulin del Chay, reconstruit en 1751, après sa destruction par un incendie. Il est alors l’époux d’Anne Geoffre dont il eut trois enfants.
Une filiation précise des Meynardie de Lavaysse, branche de Couze et Saint Front, peut être établie à partir de ce couple.
Notons qu’entre 1766 et 1804, Jacques Samuel Meynardie, frère ou cousin de Jean Meynardie était notaire à Lalinde. Il était le notaire de la famille Meynardie de Lavaysse comme l’atteste un acte daté de 1804. Il épousa Anne Louise Lacombe dont il eut deux filles mariées toutes deux à Lalinde. Julie, avec un dénommé Jean Lavigne habitant Badefols sur Dordogne, le 10 pluviose an VII et Marie, mariée le 10 floréal an VIII à Jacques Travers, habitant Lalinde.
Descendance de Jean Meynardie de Lavaysse et Anne Geoffre
Branche de Couze et Saint Front
David Meynardie de Lavaysse (c’est par lui que continue la filiation). Catherine, dont la succession ira à sa sœur Marie, épouse Ballande, et à sa belle-sœur Marguerite Escodéca, épouse de David Meynardie. En 1833, le notaire Jacques Boisserie de Lalinde parle de feu mademoiselle Catherine Meynardie, ce qui suppose qu’elle ne fut pas mariée. Elle avait testé en 1820 devant maître Valeton. Marie qui épouse un fils Ballande, autre grande famille papetière couzotte.
David Meynardie de Lavaysse. Décédé à Couze le 29 juillet 1832, avait épousé Marguerite Escodéca. Sont issus de cette union.
- Jean Léonard (il continue la filiation).
- Léonard, né vers 1762, élu caporal de grenadiers en 1792. Il meurt à Marseille le 2 décembre 1833, lieutenant de grenadiers. Sa succession ira à sa mère Marguerite Escodéca, à Jean son frère, ainsi qu’à…
- Marie, sa sœur, dont on ne sait rien.
Jean Léonard Meynardie de Lavaysse. Né entre 1790 et 1805 à Couze. Il épouse Catherine Laure Augusta de Montard et aura trois enfants. En 1828, Jean, encore célibataire, se trouvait à Tarbes où il exerçait le métier de formaire. Il racheta pour 5 ans un brevet de procédé économique du papier avec un nommé Abadie, fabricant de papier.
- Pierre Louis Anatole, né le 19 décembre 1840 à Couze (il continue la filiation).
- Gustave, notaire à Lachapelle Montmoreau de 1895 à 1903, épouse Marguerite Maraval dont il eut deux filles : Paule en pension « Aux dames de Nevers » à Nontron, en 1891, et Jeanne. Il rachète à sa belle-mère une propriété située à la Madeleine.
- Marie Anne Laure, née le 15 août 1855 à Couze.
Pierre Louis Anatole Meynardie de Lavaysse, exerçant la profession de formaire filigraniste, épouse le 14 octobre 1867 Jeanne Jardel, née à Couze le 14 avril 1850, fille mineure de Raymond Jardel, fabricant de papier, et Marguerite Ballande. De cette union naîtront six enfants dont quatre décéderont en bas âge.
- Catherine Laure Auguste, née à Couze le 9 avril 1869, décédée le 4 janvier 1870.
- Marguerite Laure Auguste, née à Couze le 17 mai 1871. Elle épousera Léon Vitrac, courtier en immeubles, demeurant à Sarlat.
- Léonard Antoine, né à Couze le 11 mai 1873, décédé le 1er avril 1874.
- Anne Marie Aimée Antoinette, née à Couze le 28 avril 1874, décédée 19 février 1879.
- Marguerite Marie Louise, née à Couze le 23 septembre 1879. Elle épousera Prosper Maximin Casimir Avizou, employé S.N.C.F, chef de gare à Poitiers.
- Marguerite, née à Couze le 8 octobre 1882, décédée le 30 septembre 1883.
Pierre Louis Anatole décède à Couze le 14 octobre 1914, laissant pour seules héritières ses deux filles. Son frère Gustave n’ayant eu que deux filles, cette branche des Meynardie de Lavaysse s’éteindra au début du XIXe siècle.
Christian Bourrier