Le plus Périgourdin des photoreporters belges
Infatigable reporter, il est de toutes les manifestations locales. Son dynamisme n’a d’égal que sa gentillesse. Jacky Schoentgen ? Une véritable légende vivante de la photographie en Pays des Bastides et en Bergeracois…Né un 1er mai 1939, près de Liège, en Wallonie, Jacky Schoentgen s’intéresse à la photographie un peu par hasard. Son premier appareil photo, il le doit à sa tante qui le lui offre pour sa communion, en 1951. C’est après son service militaire, en 1961, qu’il touche à la photo, par défaut, ne sachant quoi faire d’autre. Jacky répond à une annonce pour un poste de photographe filmeur qui consiste à réaliser des prises de vues au pied des passerelles d’avions et à les vendre aux nombreux Belges qui quittent le pays pour l’Afrique (Congo Belge). C’est là qu’il fait la connaissance d’Albert Houppertz, photographe qui, plus tard, fera carrière au Bunte Illustrierte (l’équivalent allemand de Paris Match). « C’est en travaillant à ses côtés et grâce à ses conseils que j’ai appris le métier », reconnaît Jacky.
En 1964, il rencontre France, comme lui photographe. Elle deviendra sa compagne. Cette même année, Jacky rejoint la grande chaîne commerciale Polyphoto Photo Hall et y exerce ses talents en tant que portraitiste. Puis il prend du galon et devient le gérant de la boutique de Bruxelles, de 1966 à 1977.
En 1972, Jacky et son épouse élisent domicile en Périgord Pourpre, au lieu-dit Sirguet, sur la commune de Monsac. Pendant les cinq années qui suivent, Jacky fait la navette entre le Périgord et Bruxelles, avant de se décider à quitter définitivement sa Belgique natale, à la faveur d’une opportunité : le 12 décembre 1977, Jacky Schoentgen accepte de remplacer, pendant ses congés, le photographe attitré d’Hélène Missoffe (mère de l’ex-ministre Françoise de Panafieu), secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé dans le gouvernement Barre. Il réalise pour elle quelques reportages, dont plusieurs à la Fondation John Bost… Puis, le 1er janvier 1978, Jacky Schoentgen débute une longue et fructueuse collaboration avec le journal Sud-Ouest, comme photographe indépendant, puis correspondant, et enfin pigiste.
En 1986, à force de persévérance, il finit par obtenir sa carte de presse. En 1995, Jacky décroche un contrat d’embauche au siège du journal Sud-Ouest, à Bordeaux. En près de 35 ans d’activité, Jacky Schoentgen a réalisé de nombreux reportages et plus de 600 000 clichés. S’il reconnaît les avantages du numérique, il regrette l’argentique…
Dans une interview accordée au journal Le Démocrate de Bergerac (édition du 7/08/2014), à la question de Franck Fyleyssan : « En tant que photographe de presse, vous avez certainement rencontré de nombreuses personnalités ? », il répond – « J’ai rencontré tous les présidents, certains avant qu’ils ne le deviennent. J’ai rencontré de nombreuses personnalités ! ». Le reportage qui les a le plus marqués, lui et son épouse, est celui du Dalai Lama. C’était en 1992, pendant trois jours, à Lourdes. Il garde également un excellent souvenir de sa rencontre avec Lambert Wilson, à Badefols-sur Dordogne et Le Buisson de Cadouin.
Retraité depuis 2004, mais toujours l’appareil photo en bandoulière, Jacky Schoentgen continue de photographier Bergerac et ses habitants, sur terre ou du ciel.
Dans un livre publié aux Éditions Fanlac (2004) : Regards sur Bergerac 1978–2004, le photographe évoque, en une centaine d’images, les temps forts, les personnalités, les moments privilégiés et les événements tragiques de cette fin de siècle à Bergerac. Il a co-édité cet ouvrage avec Bernard Clément, journaliste de radio et observateur de la vie bergeracoise.
Aujourd’hui encore, à l’âge de 76 ans, l’infatigable photoreporter continue à collaborer avec l’agence de presse photographique MAXPPP.
Depuis quelques mois, Jacky numérise ses archives dont une partie est mise en ligne par Michel Lecat sur le portail de la Galerie Photos Bondier-Lecat (www.photo-bondier-bergerac.fr).
Laissons le mot de la fin à Franck Fyleyssan : « Jacky Schoentgen est un homme souriant. Il ne cesse de plaisanter et sait se faire apprécier. […] C’est certainement la clé de la réussite de ses photos. Elles dégagent une complicité entre les modèles et le photographe. Qu’ils soient issus du milieu politique ou artistique, Jacky Schoentgen fait en sorte d’aller plus loin que la simple prise de clichés de presse. […] Très vite, la complicité se fait sentir dans la prise de vue et les photos n’en sont que plus intenses… » À travers la sélection de photos illustrant ce portfolio, nous pouvons en juger aisément.
Jacky Tronel