Du Périgord on pourrait penser que tout a été dit, écrit, conté, raconté, et parfois galvaudé : son histoire, ses traditions, ses sites, sa gastronomie… Mais on ne sait point tout encore Souvent oubliée et pourtant essentielle, « la rencontre », celle qui « fait chaud au cœur ». Fortuite ou plus confidentielle, elle reste le lien universel et le bien le plus précieux de l’homme.
La première chose c’est l’amitié.
Une amitié alliée à un amour inconditionnel du Périgord. Conteurs, raconteurs, poètes ou écrivains… peu importe Bernard Giraudel et Pierre Gonthier sont avant tout deux amis, deux talents… talents d’hommes amoureux des terres d’ici sachant mieux que personne nous conduire au cœur de l’âme de ce terroir périgordin.La première chose c’est l’amitié,
la deuxième le partage.
Un incroyable désir de partage… l’un par l’écriture, l’autre par l’art de conter. De récits en confidences, raconteur d’histoires et de l’Histoire, Bernard nous balade, pendant que Pierre, imprégné des lieux, odeurs et personnages aux couleurs de son enfance, publie et écrit, ou plutôt peint, avec les mots.
« Dans notre livre “En Périgord, le plus proche des pays lointains”, nous préférons parler de belles choses confie Bernard Giraudel. Je l’avais en moi, on en parle à deux. Jacques Saraben, notre ami photographe, a l’œil Kodak, l’œil du peintre. C’est un artiste »
De ce Périgord nommé « Pays de l’homme », terre de croyances, tous deux nous font partager les traditions, qu’elles soient gourmandes ou historiques et, le plus souvent, leurs propres souvenirs. Des sites, ils nous délivrent mille anecdotes… et de cet art de vivre qu’ils cultivent à souhait, nous offrent leurs confidences.
La première chose c’est l’amitié,
la deuxième le partage,
la troisième leurs secrets d’enfants.
La voix teintée d’émotion, Bernard se souvient… « Nous aimons notre pays et vivons toujours dans le bonheur d’une cour de récréation. Nous avons un souvenir reconnaissant de cette cour même si nous sommes restés des garnements ; nous n’avons pas peur de mettre en évidence nos faiblesses et nous avons tendance à les transformer en qualités ».
La première chose c’est l’amitié,
la deuxième le partage,
le troisième leurs secrets d’enfants,
la quatrième leur attachement aux valeurs :
« La moitié des choses que je sais, c’est ma grand-mère qui me les a apprises. Celui qui n’a pas de grand-mère est un orphelin. Elle m’a “tout” appris. Je vis avec les vertus cardinales qu’elle m’a inculquées. Je me souviens bien de mon instituteur. Il nous a appris le respect des personnes et de la République. C’était une belle école de la vie. »
Pierre écoute son ami : « En sa présence, je me suffis d’écouter Moi, je ne parle pas, je m’installe dans une attente confortable qui dure depuis quarante ans maintenant ! » Et Bernard d’ajouter avec malice : « C’est plus facile d’arrêter les rivières de couler que de m’arrêter de parler ».
Pierre, c’est un enfant de la rivière dont il traduit mieux que personne l’atmosphère : « l’odeur indéfinissable des eaux libres qui se mêle aux fragrances d’humus, de vase et d’herbes mouillées ». Du logement familial sur les berges de la rivière Dordogne, il garde la mémoire. Des odeurs du papier et des bruits familiers, il évoque le souvenir… « Les conversations des femmes étendant le papier au-dessus de ma chambre ont fait mon éducation Je regardais la poussière tomber entre les rainures du plancher, avec les rayons du soleil elle prenait des couleurs irisées ». Et puis il y a la Dordogne Tantôt silencieuse, tantôt impétueuse et puissante, surtout en hiver, cette rivière, avec ses murmures ou ses grondements, sa gamme infinie de couleurs, de bruits a nourri l’univers intérieur de Pierre déjà enfant
En cours de rédaction : « À l’auberge du souviens-t’en ». « Je prépare un recueil de nouvelles – révèle Pierre – dont le thème, très romancé, touche aux traditions. Je me suis tenu à faire naître des situations et des personnages entre souvenirs et imagination ».
La première chose
c’est l’amitié,
La deuxième le partage,
La troisième,
leurs secrets d’enfants,
La quatrième
leur attachement aux valeurs
et la cinquième,
c’est un livre… un ouvrage écrit à quatre mains.
« En Périgord, le plus proche des pays lointains »,
Bernard Giraudel et Pierre Gonthier, préface Georges Pernoud, photographies Jacques Saraben,
éditions La Lauze, 2012.
Françoise Cheyrou
Bernard Giraudel c’est aussi…
Un nom associé à une adresse : « Le Vieux logis », adhérent des Relais et Châteaux et doté d’une étoile au Michelin. Au cœur du village de Trémolat, entre coteaux calcaires et rivière, un lieu où élégance rime avec authenticité et raffinement. Une clientèle internationale y séjourne, goûtant avec plaisir la magie de cet ancien prieuré aux superbes jardins à la française. « Le bistrot de la Place », annexe gourmande, complète cet ensemble. Une cuisine de terroir savoureuse et traditionnelle y est servie dans un cadre « cosy » rénové et chaleureux… deux lieux pas tout à fait comme les autres participant au prestige du Périgord.