La Lathrée clandestine, une plante parasite

Ces fleurs de Lathrée clandestine prient-elles pour qu’on ne la dérange pas ? chut ! © Pierre-Boitrel

Vous connaissez la clandestine, cette plante mystérieuse ? De son vrai nom lathrée clandestine (lathraea clandestina), elle fait partie de la famille des orobanchacées. C’est une plante parasite qui vit aux dépens des arbres. (1)

Pour la rencontrer il suffit de se promener sur les berges des ruisseaux ou près des points d’eau. La lathrée a en effet deux exigences : il lui faut des lieux humides et ombragés ainsi que des arbres tels les peupliers, saules, frênes, noisetiers. Elle est courante dans toute notre région.

C’est en avril-mai que l’on peut la découvrir. Voici un beau tapis de fleurs violettes au pied d’un arbre… Le printemps est bien là, la clandestine aussi ! Ses fleurs sont généralement de couleur violet pourpre, plus rarement rose. Ne cherchez pas les feuilles, la plante en est totalement dépourvue, elle n’a pas de chlorophylle.

La lathrée puise sa nourriture grâce à des suçoirs qui pénètrent dans les racines des arbres. C’est seulement au moment de la montée de sève que la plante fleurit et fructifie. Les arbres nourriciers ne souffrent donc pas de ce parasitisme.

La lathrée clandestine produit des fruits contenant quatre à cinq graines que la plante expulse et qui mettront une dizaine d’années avant de fleurir si elles trouvent un endroit favorable pour se développer. Ensuite la partie aérienne disparaît. C’est le repos jusqu’au printemps suivant. La partie souterraine est un gros rhizome composé de racines qui encerclent celles de l’arbre hôte. Il peut peser plusieurs kilogrammes.

Texte et photos © Pierre Boitrel

À propos de la Lathrée clandestine…

Du grec lathraïos et du latin clandestina qui signifie caché, cette plante vivace doit son nom au fait que tige est presque entièrement cachée sous terre.

La plante n’est visible qu’au moment de la floraison, de mars à mai. Ensuite, toute la plante disparaît en surface, pour ne réapparaitre que l’année suivante, et au même endroit, car tributaire de sa souche rhizomateuse pouvant peser plusieurs kilos. Ces fleurs forment une touffe pouvant atteindre un diamètre de cinquante centimètres. Les fruits mûrs sont des capsules capables de projeter leurs 4 à 5 grosses graines à une certaine distance dans l’espace environnant. La plante disparaît ensuite de la surface jusqu’au printemps suivant. Les plantules développées à partir des graines mettront environ dix ans avant de produire leurs premières fleurs.

L’absence totale de couleur verte indique que cette plante est un parasite qui n’a pas besoin de chlorophylle. Elle vit aux dépens de l’arbre auprès duquel elle pousse, généralement des noisetiers, des peupliers, des saules ou des aulnes…. Elle plonge dans les racines de l’arbre parasité des « suçoirs » par lesquelles la sève va passer de la plante hôte au parasite et le nourrir. Étant donné qu’elle fleurit et fructifie durant la montée de la sève au printemps, les hôtes ne souffrent que très peu de ce parasitisme.

Les Lathrée clandestine ont été utilisées comme remède contre la colique et les crises d’épilepsie. Elle contiennent de l’amidon et une substance colorante donnant un bleu indigo.

Source Wikipedia, Lathraea clandestina.


Crédit Photos :

  • Photos, Pierre Boitrel. N.B. : Ces photos ne peuvent être utilisées sans autorisation.

Cet article a été publié dans le numéro 16 du magazine « Secrets de Pays ».

Vous pouvez vous le procurer en consultant la boutique du site…

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