« Auprès de mon arbre, je vivais heureux… »

Les chênes sont très présents sur le canton de Lalinde, Georges Brassens aurait aimé !

Sur notre territoire, il en existe cinq espèces principales :

  • Le chêne pédonculé et le chêne sessile sont des chênes « nobles », désignés sous le nom de chênes blancs. Le chêne pédonculé est reconnaissable au long pédoncule tenant le gland. Il exprime parfaitement son potentiel sur des sols sains, peu acides voire neutres, bien drainés. Le chêne sessile, dénué de pédoncule, porte le gland soudé à la branche et peut se contenter de sols acides, plus secs.
  • Le chêne pubescent s’épanouit sur les sols calcaires. Il se rencontre dans la forêt des Foulissards, les causses de Pressignac Vicq et de Saint Félix. Il produit la fameuse truffe du Périgord, joyau culinaire !
  • Le chêne Tauzin, à la feuille très découpée, affectionne les sols acides secs tels ceux des forêts de Liorac, de Verdon et de Lanquais.
  • Le chêne vert, arbre méditerranéen au feuillage persistant, préfère les sols calcaires exposés au sud. C’est pourquoi il a pris place de Saint Capraise de Lalinde au cingle de Mauzac, puis de Trémolat au Sarladais.
  • On trouve quelques chênes liège en forêt de Verdon (vraisemblablement introduits).
L’étude des pollens fossiles démontre une existence antérieure aux dernières glaciations. Celles-ci terminées, ils ont reconquis nos territoires à partir de leurs pays d’origine (Espagne et Italie).

D’une incroyable longévité, les chênes s’adaptent à tous les sols. Le plus vieux chêne de France, situé à Allouville Bellefosse (Haute Normandie), daterait de l’époque de Charlemagne (1 200 ans).

Ils craignent cependant les variations de température brutales et intenses de certains hivers (tel celui de 1956) susceptibles de provoquer une fente du tronc nommée « gélivure ».

En Dordogne, les chênes se présentent sous forme de taillis, en particulier le pubescent des Causses, où ils sont dominants. Je pense qu’ils pourraient être traités en futaie ou taillis sous futaie. Au sein de la forêt de Liorac sur le domaine de Garaube, les chênes centenaires, en taillis, sont récoltés tous les quarante à soixante ans et fournissent un excellent bois de chauffage. La production d’un chêne « franc de pied » (sessile ou pédonculé) demande quatre-vingts à cent ans pour espérer obtenir un tronc de 1,80 mètre de circonférence.

Une gestion écologique permettrait de préserver des espaces où vieilliraient ces arbres nobles, véritables réservoirs de la biodiversité. En effet, un vieux chêne peut héberger une multitude d’animaux : insectes, araignées, oiseaux insectivores, mésanges, passereaux, sitelles, pics, rapaces nocturnes, mammifères.

Il faut également savoir que trois chênes adultes fournissent l’oxygène nécessaire à un homme durant toute sa vie !

Serge Fagette, Naturaliste à la SEPANSO
Photo Pierre Boitrel

Cet article a été publié dans le numéro 1 du magazine « Secrets de Pays ».

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