Très discret, ce petit mammifère de la famille des mustélidés est difficile à observer en milieu naturel. Cousine de la fouine, la martre s’en distingue par sa bavette jaunâtre, celle de la fouine étant blanche. La martre laisse peu d’empreintes en raison des poils recouvrant le dessous de ses pattes. Elle se déplace silencieusement sur le manteau neigeux, notamment en montagne. — Consultez l’article consacré à la Fouine.
Depuis quelques années, la martre des pins ou martre commune (Martes martes) est de plus en plus présente en Dordogne, peut-être à cause de l’expansion naturelle de l’écureuil roux dont elle est un prédateur. Elle le chasse surtout l’hiver, par temps de neige.
La nourriture de ce carnivore se compose également de petits mammifères, oiseaux, insectes et fruits forestiers. Son choix de proies varie en fonction des saisons, de la localité, de la nature, de la forêt et de l’année. Bien qu’abusivement classée nuisible par le Ministère de l’écologie, elle joue un rôle important dans la régulation des rongeurs en surnombre.
Très présente sur le canton de Lalinde, je l’ai observée en forêt de Liorac lors de son départ en chasse, à la tombée de la nuit. Quand elle n’est pas en quête de nourriture, elle peut gîter dans un vieux nid d’écureuil.
Le cingle de Saint Front accueille ce mini prédateur où je l’ai rencontré force fois avec le blaireau pour concurrent. Elle y loge dans de nombreux trous de rochers et change souvent de gîte. Par mauvais temps ou grand froid, elle peut rester plusieurs jours sans manger, à l’abri dans sa cachette. Garder le poulailler bien tenu et fermé la nuit le protègera de sa visite !
Laissons vivre la martre, maillon indispensable de notre écosystème et de la biodiversité.
Serge Fagette, naturaliste à la SEPANSO
Crédit photo : © Julien et Clément Pappalardo
La MARTRE DES PINS est un petit mustélidé de la taille d’un chat, haut d’environ 15 cm. Le mâle mesure de 36 à 60 cm de long pour un poids allant de 830 g à 2,2 kg. Sa queue mesure de 17 à 28 cm, soit un tiers de la longueur totale. La femelle est plus petite et moins lourde que le mâle : elle mesure en moyenne 46 et 57 cm de long pour un poids d’environ 1 kg. La martre des pins a une petite tête, un museau pointu, un corps mince, de larges oreilles de 3 à 5 cm, de petites pattes assez trapues ainsi qu’une fourrure épaisse et douce de couleur brune chocolat, sur le dos. Les pattes et la queue sont plus foncés et la tête plus claire. Souvent en forme de « V », la teinte crème/orangée de sa bavette constitue son signe distinctif, contrairement à la fouine dont la couleur de la bavette est blanche (consultez notre article La Fouine, suite à la parution dans le magazine Secrets de Pays n° 8, 2016). Son pelage est plus foncé en hiver.
La martre vit principalement dans les forêts denses de feuillus, de résineux ou mixtes, en plaine ou en montagne. La martre évolue avec aisance dans les arbres, comme le fait l’écureuil qu’elle capture parfois. Toutefois, la martre se déplace principalement à terre. Ce prédateur, essentiellement nocturne, est omnivore : en fonction des saisons, elle est carnivore (sa nourriture se compose essentiellement d’oiseaux, de lapins, de grenouilles), insectivore, frugivore (les fruits représentent 70 % du régime de son alimentation pendant l’été et au début de l’automne) et même un peu charognard (en périodes hivernales, les cadavres forment 30 à 40 % de son alimentation). Opportuniste, elle affectionne les œufs en fin d’hiver et au printemps, tandis qu’à l’automne, les nids de bourdons peuvent représenter une part importante de son régime alimentaire.
La femelle atteint la maturité sexuelle vers 15 mois, contre 24 à 27 mois pour les mâles. L’accouplement a lieu en juillet–août, la mise à bas neuf mois plus tard, en mars-avril (2 à 7 jeunes par portée, 3 en moyenne), après une gestation de 63 jours et 7 mois de latence embryonnaire. L’allaitement dure 2 mois. Les jeunes sont élevés par la femelle jusqu’à l’âge de 5 à 6 mois.
La martre des pins bénéficie d’un statut de protection au niveau communautaire (Directive Habitats) et international (Convention de Berne) :