A
Acordaire : ce mot occitan désigne un médiateur (accordeur).
Ageon : ajonc, un arbuste épineux qui pousse naturellement dans les landes. Sa magnifique floraison fait merveille au printemps.
Aiguillade : longue gaule munie d’une pointe pour aiguillonner les bœufs. Voir Éguillade.
Alberge : délicieux fruit qui tient de la pêche et de l’abricot, disparu des vergers de France depuis longtemps.
Anchau : voir enchaud.
Argentat : gabare, bateau à fond plat de 16 à 18 mètres de long, 4 mètres de large, 1,30 mètres de haut, d’une capacité de 18 tonnes.
Archaban : fauteuil en bois dans le cantou faisant office de coffre à sel.
Armelles : anses des marmitte de fonte (5).
Arrend : airain (alliage de cuivre).
Aveignir : attraper.
B
Bacade : pâtée pour les porcs.
Baillarge : orge de printemps, à deux rangs de grains. Variante : baillorge, de bailler et orge, c’est-à-dire orge qui baille, qui donne beaucoup.
Baillassière : sac remplit de balles d’avoine ou de paille servant de matelas (5).
Baragane : poireau sauvage qui pousse dans les vignes. Le poireau sauvage était traditionnellement consommé bouilli dans une vinaigrette.
Baquade : voir Bacade.
Barbacane : terme employé en Sarladais pour désigner une fenêtre qui permet d’accéder au grenier à foin et de l’éclairer.
Barricaire : tonnelier.
Bassière : évier couvert d’une voûte et et garni d’étagères.
Bencuda : fourche recourbée à quatre dents fines qui servait à déplacer le fumier (5).
Bentes negres ! : ventres noirs. Les paysans du Périgord se moquaient en occitan de leurs voisins du Limousin, gros consommateur de seigle.
Blanche : c’est l’eau-de-vie obtenue à partir du marc de raisin encore appelée goutte ou fine. Elle est de couleur blanche, elle est souvent colorée en vieillissant dans un fût de chêne.
Blé d’Espagne : maïs. Ainsi nommé car il était alors considéré comme un blé, et qu’il s’était implanté en France par l’Espagne.
Boisin : étoffe fine et poilue, croisée, faite avec très peu de fil et de coton (5).
Borrasson : mot occitan qui signifie lange. Fait de laine ou de coton, il tenait les bébés bien au chaud l’hiver (5).
Bouette : boîte.
Bouillarder : pleuvoir à verse.
Boule : borne qui marque la limite entre deux propriétés. Il s’agissait généralement d’une simple pierre pointue de la hauteur d’une borne.
Boulins : trous pratiqués dans un colombier pour que les pigeons y naissent et y pondent. Chaque boulin est le nichoir d’un couple de pigeons. Ils sont le plus souvent en pierre, brique, torchis ou poterie (pots couchés, tuiles canal, diverses cases). C’est le nombre de boulins qui indique la capacité du pigeonnier.
Bout : bouillon aux premières ébullitions.
Bouyricou : panier traditionnel du Périgord et de la Guyenne en osier. Ce panier tressé en spirale à partir d’une couronne centrale de brins d’osier (appelés « vimes ») est utilisé sur les marchés pour présenter fruits et légumes.
Boutoir : outil manuel métallique et tranchant utilisé par le le maréchal-ferrant pour tailler la corne superflue et mettre en forme le sabot d’un cheval avant de le ferrer.
Boïdicou : nom local du panier périgourdin tressé à partir d’osiers dorés qui poussaient en touffes en bouts de rangs de vignes. L’osier était ici appelé vime.
Boissa : charette de bois.
Bournat : ruche en occitan. C’est le symbole de l’association du Félibrige du Périgord qui a pris le nom de Bournat.
Brande : nom local de la bruyère. Nom local de la bruyère. Des cabanes traditionnelles servant d’abri pour les travailleurs des bois et des champs étaient recouvertes de gerbes de brandes en Périgord et en Limousin.
Brassier : bûcheron chargé d’empiler le bois de chauffage en brasse, unité de vente du bois de feu.
Brette : vache laitière. Appellation commune de la vache laitière dans les fermes du bas-Périgord.
Bréjaude : soupe au lard avec des légumes et du pain de seigle.
Buffadou : soufflet pour attiser le feu.
Bugier ou Bugeoir ou Bugeour : en Saintonge, ces termes désignent un cuvier à lessive.
Buye ou Bue, Buyot, Buie : ce mot très ancien désigne une petite cruche pouvant contenir de l’eau pour la cuisine et la boisson, du lait, de l’huile. (5).
C
Cabesse : dérivé de l’occitan cabeça, ce mot désigne une charrue à versoir.
Cabinet de chambre : armoire à linge.
Cacalou : petite noix. Lors des veillées, hommes et femmes cassaient des tas de noix dans lesquels des « cacalous » étaient cachés. Lorsque les messieurs trouvaient un « cacalou », ils pouvaient embrasser la demoiselle de leur choix puis la faire danser toute la nuit sur l’air de la chanson « Cassa Cacaus », la chanson du casse-noix.
Cafanilhe : mot occitan désignant l’enveloppe de l’épi de maïs.
Caillade : fromage blanc à base de lait de vache ou de brebis.
Calafourche : c’est le croisement de plusieurs chemins ou de plusieurs routes.
Caillade : fromage blanc à base de lait de vache ou de brebis. Fromage blanc fabriqué à partir du lait de vache. La caillade se mange fraîche, mais c’est un fromage qui peut vieillir quelques semaines jusqu’à obtenir une légère croûte moisie.
Calel : lampe à huile ou à graisse. La lumière est produite à partir d’une mèche en chanvre, ou en lin, ou avec une corde qui baigne dans l’huile.
Calendrète : école primaire en langue d’oc née des revendications des mouvements occitans des années 1970.
Canabal : chenevière, le champ de chanvre dans lequel est semé le chènevis (la graine du chanvre). Du chanvre, on tire la filasse qui sert à fabriquer du tissu.
Cambalou : 1. Ce mot occitan désignant un bâton renforcé par un chiffon pour éviter de blesser le porteur à l’endroit du cou. 2. Désigne également le dispositif pour suspendre par les pattes un gros animal, le cochon par exemple, afin de l’éviscérer plus.
Cambe d’ouille (ou cambo d’ouille) : long beignet plat ou croustillant.
Camberone (ou camberoune) : variété de marron/châtaigne constituée par un petit fruit à la maturité tardive (4).
Campane : cloche, sonaille, clarine.
Campaner : vient de « campane », cloche, sonaille, clarine. C’est la sonnerie de la cloche. Par extension, campaner signifie « faire beaucoup de bruit ».
Canolle : robinet en bois de a cuve.
Cantou : espace aménagé dans les grandes cheminées, de part et d’autre du foyer, pouvant accueillir une chaise pour s’y asseoir et s’y réchauffer.
Campar lous tizous : planter les tisons. Ce geste avait un sens : il mettait un terme à la veillée.
Cap-tourn : se mettre en travers (?) ou faire demi-tour (?) (glossaire des gabariers).
Carassonne : noms locaux provenant de l’occitane et désignant des piquets de bois, généralement issus des repousses de châtaignier. Ces piquets étaient utilisés pour le soutènement des vignes ou servaient à la confection de clôtures.
Carcassonne : voir Carassonne.
Carcassonnier, Carassonnier : fabricant de carassonnes.
Cardaire : nom occitan du cardeur, ouvrier qui carde, c’est-à-dire qui démêle des fibres textiles et les peigne à l’aide d’une carde.
Careyrou (ou carrière) : en occitan périgourdin, careyrou désigne la rue entre les maisons ou le chemin de pierre. Carrière, Carrère, Charrière, Lacarrière, Lacarrère sont les nombreux toponymes que l’on trouve en Périgord qui renvoient à la carrière dans son acception de chemin empierré ou de rue.
Carrelet : filet de pêche horizontal carré, également appelé carreau ou échiquier.
Castanh, chastanh : la manière donc on prononce le mot châtaignier en Occitan est un des marqueurs de la différence dialectale entre la prononciation limousine qui l’emporte dans le nord du département de la Dordogne et la languedocienne qui domine dans le sud d’une ligne théorique allant de Villefranche-de-Lonchat à Montignac. En occitan limousin, on dira un chastanh (prononcé sastein), en languedocien on parlera de castanh (2) — Exposition « Le bois dans l’architexture : usages anciens, emplois contemporains » réalisée par le Conseil départemental de la Dordogne avec la participation de l’Agence culturelle départementale et du C.A.U.E.
Caussades (Coçadas) : Les caussades désignent les repousses autour d’une souche (coça).
Cavage | Caver | Caveur | Cavadou : Le mot cavage est dérivé du latin cavus qui signifie creux. Il a donné les mots cave, cavité, caverne. Le verbe caver est emprunté à l’italien cavare (1642) qui a le sens de creuser, extraire. Caver et cavage sont des termes aujourd’hui associés à la truffe. Le cavage est l’action consistant à trouver la truffe par des moyens qui en facilitent la découverte. Le verbe caver désigne l’action d’extraire la truffe. On parle du caveur pour désigner la personne qui recherche les truffes, tout en utilisant le cavadou ou pic à truffe. — Voir Chavage | Chaver.
Chalel ou Chaleil : lampe à huile.
Châlit : cadre de lit en bois ou en métal, souvent muni d’un chevet à sa tête. Voir Fonchallie.
Chanteau : tourte de pain déjà entamée.
Chaumier : couvreur à chaume.
Chavage | Chaver : En patois, le mot caver se dit chaver, toujours avec le sens de fouiller la terre pour déterrer quelque-chose. On peut, aujourd’hui encore, entendre un paysan ou chasseur dirent que « les sangliers sont venus chaver à la recherche de vers de terre. » Et pour désigner le labour des sangliers, on parle de chavage. — Voir Cavage | Caver | Caveur | Cavadou.
Chenassier : coureur de jupons ou libertin de bas étage (4).
Chenevont ou chènevon ou chèneveux : c’est le chènevis, la graine de chanvre.
Cingle : colline épousant les méandres de la Dordogne, de la Vézère ou du Lot, dont la pente, face à la rivière, est très accentuée. Le terme cingle désigne aussi une grosse couleuvre des bois.
Clauzous : planches courtes pour compléter le enlèvement des bords (batellerie).
Claud (prononcé claou) : lo claud désigne une parcelle de bois autour de Mussidan et dans la Double.
Clédier ou Séchadou : petite bâtisse en Pierre où les châtaignes étaient séchées sous l’action d’un feu de bois.
Clisses : mot local pour désigner les claies en osiers sur lesquelles étaient déposées les prunes mises à sécher dans les fours des fermes. C’est encore sur les clisses qu’étaient déposées les plumes des volailles grasses pour l’opération de séchage dans les fours.
Colonage : fermage, métayage.
Combes : vallées sèches du Périgord souvent cernées de bois et cultivées.
Contre hatier : grand chenet de cuisine avec des crochets ou des chevileles de fer.
Contre novi : garçon d’honneur des mariés.
Cornières : zone de promenade aménagées au rez-de-chaussée des maisons qui encadrent la place centrale des villes du Périgord méridional et du Quercy construites pendant la guerre de cent ans. Ces villes s’appellent les bastides. La promenade est ouvert sur la place, les maisons reposent sur des piliers à arcs ogivaux.
Cosso (Cosso de Nadau) : la bûche de Noël.
Costognaire : ramasseur de châtaignes.
Couarde : grande louche en bois dont le manche creux laisse couler l’eau en un petit filet.
Coudaine : dérivé de l’occitan la codena, ce terme désigne la couenne.
Couderc, Coudert ou coderc : carré d’herbe, proche des fermes, en zone calcaire, dans lequel poussent des pommiers et où s’ébattent porcs et volailles.
Coujadour : gabare, bateau à fond plat de 16 à 18 mètres de long, 4 mètres de large, 1,30 mètres de haut, d’une capacité de 18 tonnes.
Couraus : plus grands que les courpets, les courraus avaient une longévité de cinquante ans. Ils naviguaient uniquement sur la Dordogne, descendant jusqu’à Libourne et parfois jusqu’à Bordeaux. Un courau était en général la propriété du maître de bateau. L’équipage était composé en moyenne de cinq personnes : deux aux rames, une pour écoper, une pour repousser les obstacles à l’aide d’une perche (bergade), et le maître de bateau pour diriger. Afin de rester manœuvrables, les couraus, pourvu d’une forte inertie en raison de leur poids important, devaient avancer plus vite que le courant. Leur vitesse de navigation variait de 12 à 15 km/h. Les couraus transportaient essentiellement du bois, mais également des denrées alimentaires (châtaignes, fromages d’Auvergne, noix), chardon de bois, vin de Domme. Une fois la rivière descendue, ils remontaient à la voile si le vent était bien dirigé ainsi qu’aux avirons et aux bergades. Dans les endroits plus délicats, où le courant était souvent plus fort, les couraus étaient tractés par des bœufs le long des chemins de halage. Sachant leur présence indispensable, les bouviers (propriétaire des bœufs) pratiquaient parfois des tarifs abusifs provoquant ainsi des tarifs abusifs provoquant ainsi de violentes altercations avec les maîtres de bateau. La batellerie était un moyen de ravitaillement indispensable en période de pénurie, remontant blé, seigle, riz et pois secs, mais aussi sel, produits exotiques, poissons salés, sucre, café… (1)
Courpets : de taille moyenne, les courpets avaient comme particularité d’être à « usage unique ». Provenant en général des rives de la Vézère ou de la Haute Dordogne, ils rejoignaient Libourne où ils étaient démontés et vendus comme bois de chauffage et de construction. Les courtes transportaient beaucoup de marchandises provenant du châtaignier. La plupart des chargements étaient destinés aux vignobles de Bordeaux et de Bergerac. Ils étaient composés de carassonnes et échalas (piquets de vignes), de merrains et de douilles de chêne (planches pour la fabrication des barriques), ainsi que des feuillards pour cercler les tonneaux. Selon leur lieux d’origine, le surnom des courpets étaient différents : on les appelait des « argentants » pour les embarcations de la Haute Dordogne : Caoujadou et Naù pour celles de la Vézère (1).
Creysselou : creysson.
Croustet : morceau de pain entamé, de la croûte principalement.
Croze : caverne sous roche ou gouffre dans les roches calcaires ou les reliefs karstiques des zones caussenardes du sud du Périgord. C’est quelque fois l’appellation d’une carrière mais plus généralement d’une caverne naturelle dont l’entrée est toujours discrète. On parle de crosse à renards, on évoque aussi les crosse utilisées comme caches d’armes pendant les années de la Résistance.
Cubat : cuvier.
D
Dabis : barres transversales pour compléter la solidité du bateau.
Dailhe (ou dail) : faux. Aiguiser sa dailhe avec la pierre de Lombardie.
Davantal (ou delental, ou devantal) : ce terme dérivé de l’occitan désigne un tablier dit « de devant » avec bavoir pour se protéger pendant les travaux domestiques. Il a souvent une grande poche ventrale ou deux poches de côté. Il n’est pas seulement porté en cuisine, il est, jusqu’aux années 1960, le vêtement de protection des fermières dans toutes leurs activités.
Débouéradour : deux longs morceaux de bois assemblés en forme de croix que l’on agite dans un toupi pour éplucher les châtaignes.
Dépiquer (dépiquage) : action de battre les céréales avec une batteuse fixe dans la cour de la ferme, ou antérieurement avec le fléau ou, encore plus anciennement, par trépignement des animaux sur les gerbes étalées au sol.
Dentail ou Dental : araire de bois sans versoir pour tracer les sillons.
Douelles : pièces de bois longitudinales assemblées pour former le corps d’un tonneau (glossaire des gabariers).
Douillat : cuves de bois de sept à huit hectolitres pour transporter la vendange de la vigne au pressoir (5).
Droguet : tissu dont la chaine était en chanvre et la trame en laine commune (5).
Drôle : petit garçon éveillé et malin.
E
Échalas : piquets de châtaignier pour le support des vignes.
Éguillade : longue gaule munie d’une pointe pour aiguillonner les bœufs. Voir Aiguillade.
Enchaud : préparation typique du cochon. Il s’agit du filet qui est salé, poivré, aillé, aromatisé, avant d’être mis en conserve. Se mange froid coupé en tranches, accompagné de cornichons, ou chaud, rissolé avec des pommes de terre.
Enfonilh : Entonnoir.
Entalente : désireux, plein d’ardeur (4).
Épanouillage : action de récolter les épis de maïs (appelés ici panouilles).
Esculent : délicieux (4).
Espadour : écope servant à vider le bateau en cas de choc (glossaire des gabariers).
Estampe : sorte de poiçon qui sert à percer les trous dans les fers à cheval pour y placer les clous (5).
Estoc : épée.
F
Fardier : charette ou tombereau qui pouvait avoir deux ou quatre roues, tiré par un attelage de bœufs, utilisé pour transporter de lourdes charges sur de longues distances. Les fardiers étaient utilisés dans les régions concernées pour le transport des billes de bois ou des blocs de pierres.
Faure : ce mot occitan désignait le forgeron.
Feuillardier : ouvrier chargé de fabriquer les « feuillards », qui servaient au cerclage des barriques de vin. Il travaille en forêt le bois de châtaignier pour fabriquer des piquets et lames de bois pour confectionner des paniers, des cageots. Le mot feuillard qualifie toute la production du feuillardier.
Fil d’archal : fil simple de laiton, fil de fer.
Fléole : graminée vivace dite fléole des prés, utilisée dans la création des herbages et donnant un bon fourrage (4).
Floret : forêt.
Finage : l’espace des terres cultivées du village ou du hameau. Terme générique qui désigne le territoire conquis par une communauté villageoise pour son activité agraire et pastorale. Sur le plateau périgourdin le finage est fermé par la ligne des bois et la lisière de la forêt.
Fonchallie : c’est la fonçaille qui porte la paillasse d’un lit. Au pluriel, les fonchallies désignent les planches qui portent la paillasse. Ce terme désigne également les pièces dont on fait le fond des tonneaux. Voir châlit.
Foussine : baguette de bois (5).
Frairie : fête de village. Le mot frairie vient du bas latin fratria qui signifie « fraternité, fratrie ».
Fraisse : bois de frêne.
Fricandeau : morceau de noix de veau lardé qu’on met à braiser (4).
Fricot : en général un plat de viande en ragoût ou, selon la formule locale, « en sauce ». Par extension, c’est le repas chaud apporté aux champs.
Frotte : morceau de pain frotté avec une gousse d’ail.
Fûtaille : ce terme désigne tous les récipients fabriqués par les tonneliers utilisés pour la vinification, les vendanges et toutes les activités annexes liées au travail du vin. Ces récipients sont notamment les barriques, cuves, demies, quarts, barillets, comportes, etc.
G
Gabarots : gabare de 12 mètres de long, utilisé surtout pour le transport du charbon.
Gaffe : perche munie d’un grappin utilisé pour le flottage des bois (glossaire des gabariers).
Gage : ce terme, dérivé de l’occitan gatge, désigne, en Périgord, un récipient pour mettre de l’eau ou tout autre denrée. (5).
Galettous : plus qu’une galette, il s’agit d’une crêpe épaisse faite à partir de farine de blé noir ou de farine de sarrasin qui était une des bases alimentaires de la table paysanne en Limousin. Le galettous remplaçait le plus souvent le pain tout au long du repas.
Garenne : zone végétale naturelle, souvent proche des fermes ou des hameaux, qui sert de réserve de chasse.
Gauilladis : trou d’eau peu profond.
Gerbe-baude : repas de clôture des battages. Par extension, c’est le grand repas de clôture des grands travaux (fenaisons, vendanges…). C’est devenu le repas de fête à la manière paysanne.
Gogue : boudin.
Goubern ou gobern : gouvernail muni de plusieurs chevilles (glossaire des gabariers).
Gour : pièce d’eau stagnante ou creuse produite par une chute d’eau.
Gouyassou : francisation employée couramment d’un terme occitan qui désigne le petit garçon. Le terme décline en « gouya » pour désigner l’adolescent et en « gouyate » pour désigner l’adolescente. Avant d’être un gouyassou le jeune garçon est un «drôle » et la jeune fille une « droléta ».
Gouyat, gouyate : « adolescent » ou « adolescente » dans une acception péjorative.
Grate : au XVIIIe siècle, sur la Dordogne, filet de pêche semblable à une épuisette (5).
Grossier : grossiste.
Grumes : bois recouvert de son écorce, non encore équarri.
H
Hallebotes : se dit des grappes de raisin mûries tardivement, laissées par les vendangeurs et cueillies par les pauvres gens.
Haste : 1. longue perche de trois à quatre mètre de longueur, en bois de chêne écorche et durci au feu, prolongé d’une pointe de fer qui faisait office de levier pour dégager le bateau lorsque celui-ci s’engravait ou pour accélérer sa marche en appuyant sur le fond (glossaire des gabariers). 2. Longue broche à rôtir.
Hatelet : ustensile de cuisine en forme de petite broche, dont on se sert pour assujettir de grosses pièces de viande à la broche (4).
Hoye : oie.
I
J
Jabissiere : gibecière.
Jarissade : pelouse calcaire.
Jarouille : têtard, c’est-à-dire arbre dont on coupe les branches à deux ou trois mètres pour favoriser la croissance des branches qu’on exploite périodiquement pour le chauffage et autres usages (4).
Jarry : bois de chêne.
Jimbourat (ou jimboura) : Dans un temps qui n’est pas si ancien, chaque famille tuait son cochon. Cela se passait dans une période allant de noël à fin février. À cette occasion les proches voisins venaient tremper le « jimbourat », bouillon gras de cuisson des boudins dans lequel mijotaient des légumes, de l’oignon clouté de clous de girofle, des os à moelle. Ce bouillon où l’on trempait des tranches de pain donnait ainsi une soupe grasse. C’était toujours un moment de grande convivialité.
Jouque : le grenier à foin situé sous les combles où l’on conserve exclusivement le foin. On y pénètre souvent grâce à une porte fénière ou porte-fenêtre.
K
L
Landier : chenet de fer, fonte ou cuivre, dont on se servait dans les anciennes cuisines. Certains landiers étaient ornés d’une tête, d’une boule de cuivre, d’un anneau ou équipé d’une coupe sommitale qui permattait de maintenir une boisson au chaud (5).
Langueyer : examiner la langue d’un porc pour voir s’il est sain ou ladre (4).
Laissez-passer : il y avait, jusqu’en 1880, des droits de navigation à régler en fonction de la marchandise, du tonnage, de la destination, etc.
Lauzes : système de couverture des toitures des maisons du Périgord Noir et cabanes de pierres sèches dans l’architecture vernaculaire. Les lauzes sont des pierres plates grossièrement aplanies. La roche de base est un calcaire à lamelles.
Lauzil : outil utilisé pour curer le soc d’une charrue.
Lébérou : Forme de l’homme qui, la nuit, se change en bête : loup, renard, chèvre ou lièvre (lébérou veut dire lièvre en occitan). Il sème la terreur dans les campagnes. Personnage maudit, souvent fils de prêtre conçu dans le péché, le lébérou est un être humain qui doit racheter ses fautes. Figure dominante des contes et légendes du Périgord.
Levadour : messager, personne choisie pour faire une demande en mariage.
Limandou : en Périgord, ce mot désigne un ébéniste. Au XVIIIe siècle, les limandoux parcouraient les routes pour se perfectionner comme les compagnons du Moyen-Âge.
M
Maie : huche à pain.
Maillat : meule de gerbes dressée dans la cour des fermes, dans l’attente du battage ou dépiquage.
Maine : plateau venté et dénudé dans le sud du département de la Dordogne. En Périgord Méridional le « maine » est un plateau couvert de landes. C’est toujours une zone de friches.
Maison : la « maison » dans la maison, c’est la cuisine. Désigne le lieu où l’on vit et où l’on dormait lorsque la « maison » se résumait à une seule pièce commune.
Malpas : mauvais pas, rapide, passage dangereux (glossaire des gabariers).
Manoques : paquets de vingt-cinq feuilles de tabac séché, avant de livrer la récolte en début de chaque année.
Marchande : l’eau est « marchande » « ou de voyage », ce qui signifie que la rivière est navigable (glossaire des gabariers).
Marel : tronc ébranché.
Marguillier : sacristain, laïc préposé à l’entretien de l’église et à son service.
Maridage : forme occitane du mot « mariage ».
Mazelier : boucher, marchand de porc.
Meilhe : contre-courant (glossaire des gabariers).
Meita se, meita porc ! : moitié chiens, moitié porcs. La réplique, loin d’être une insulte, résumait la débrouillardise des Périgourdins, qui, un siècle et demi avant la Révolution, étaient entrés en lutte contre l’État, avec les Caussenards. Les taxes, les impôts sur le sel, les réquisitions de sel furent à l’origine de cette insurrection où il ne faisait pas bon être percepteur ou gabelou (1).
Merrain : planches obtenues par fendage des billots de bois de chêne servant à façonner une douelle de tonneau. Bois de chêne débité en planches grossières par les scieurs de long. Ces planches étaient essentiellement destinées à la tonnellerie. La batellerie de Dordogne transportait souvent du merrain à destination des tonneliers du bordelais.
Mérande (ou méranda) : de mérander, mérandar. Désigne le repas du milieu de la journée.
Merrandier : ouvrier chargé de fendre le bois de chêne pour fabriquer des merrains.
Merveille : beignet de pâte frit, soupoudré de sucre en poudre.
Métail : métal.
Méteil : mélange de froment et d’une autre cérale (généralement le seigle) semés et récoltés ensemble (4).
Millas ou millassou : en Limousin, gâteau à base de farine de maïs. En Périgord, gâteau à base de chair de potiron.
Mique : boule de pâte de farine de maïs cuite à l’eau ou parfois dans la soupe.
Miza de cidré : breuvage alcoolisé qui a fermenté avec le résidu des pommes pressées.
Mongette : haricot.
Môssur (ou Moussur) : signifie au sens propre « Monsieur ». Terme qui sert à désigner le notable, le représentant de la bourgeoisie locale, l’aristocrate, le propriétaire foncier ou par extension un homme portant costume et cravate. Dans son acception figurée, lou Moussur désigne le cochon gras que l’on élève dans la soue de la ferme.
N
Nadau : Noël.
Nau : bac de passage de 20 mètres de long, 6 mètres de large, aux bords doublés, pouvant porter 30 tonnes (glossaire des gabariers).
Niorle : histoire gaie.
Nore : bru, belle-fille.
Nougaillou : cerneau de noix.
Novi : jeune marié.
O
Olheta : entonnoir de grande taille qui servait à gaver les oies.
Ostal (ou oustau) : l’ostal en occitan c’est la « domus » romaine. Il désigne à la fois la maison natale, le pays au sens de terroir et la propriété foncière du lieu de naissance. Mais l’Ostal désigne en outre la communauté familiale de la maison natale, la fratrie avec ses générations qui vivaient sous le même toit. Le mot Ostal ne peut en aucun cas s’employer pour un lieu où l’on ne serait pas né ou tout le moins où l’on n’aurait pas vécu ses premières années avec sa famille. Ce mot est un concept capital dans l’organisation sociale des terres d’oc en général et du Périgord en particulier. Il résume a lui seul la notion de lien entre un homme et sa terre. Il induit autour de la maison comme lieu, diverses données capitales : le feu, la cuisine, la table du partage familial du pain, les racines, le lignage, les alliances conjugales, la descendance, les biens en général, les terres. Dans ce concept, le cœur de vie, c’est la pièce essentielle du repas et des retrouvailles, la cuisine. Cette cuisine est souvent désignée sous le terme générique de « maison » au sens où elle est est le vrai siège social de l’ostal. Enfin, c’est aussi dans « la maison » qu’il y a le feu. Cela suffit pour aller à la source de l’ostal (1).
Oreille de curé : gâteau découpé en gros bâtons avant la cuisson dit également campedouille, jambe de brebis ou tarte sèche.
Oulle : marmite ventrue.
P
Padèla : mot occitan désignant la poêle.
Paillade (ou pailla) : litière pour les animaux domestiques composée des végétaux de la fauche régulière des sous-bois avec fougères et feuilles mortes.
Pailler : tas de paille construit avec les bottes à haute densité mises en forme par une presse mécanique.
Panouille : épis de maïs.
Paradis : copeaux de feuillards enroulés comme des boucles claires (aussi appelés « riflaoûs ») que le feuillardier déposait, par fourchées, sur la charpente de sa loge, en partant du bas vers le haut, sur une épaisseur d’au moins quinze centimètres, de manière à pouvoir travailler autant que possible à l’abri de la grande chaleur ou des intempéries, les jours de pluie ou de gel étant nombreux d’octobre à mai. On utilisait également ces copeaux pour allumer le feu.
Parpaillot : terme de raillerie que l’on appliquait autrefois aux protestants.
Parsonnier : qui prend part, qui est participant (4).
Pascado : omelette au lard traditionnelle de Pâque.
Paty : pré.
Panis : sorte de petit millet.
Perce : pêche dont le noyau ne se détache pas et qui peut être rougeâtre au-dedans.
Pépie : se dit sous la forme « avoir la pépie », c’est-à-dire avoir soif. À l’opposé, « ne pas avoir la pépie » c’est avoir une grande faculté de paroles.
Pessière : c’est un haut fond sur le lit de la rivière généralement redouté par les bateliers. Les fessières sont formés de bancs de sable ou de tables de rochers qui affleurent.
Peyrat : petit port accostable (glossaire des gabariers).
Pech : sommet de colline en Périgord noir. Associé généralement à une végétation typique des pelouses calcaires à genévriers et à chênes. C’est le sommet de la colline en Périgord Noir. Il désigne un environnement élevé, sec et venté. C’est la variante locale du puy.
Peyrol : chaudron noir en fonte reposant sur trois pieds. Le feu était directement allumé sous le peyrol. Ce récipient était utilisé généralement pour la cuisson des cochonnailles ou celle des confits d’oies ou de canards.
Pible : ce mot occitan désigne le peuplier. En Sarladais, on dit lo pibol (5).
Pissadreit : en occitan, ce mot signifiant « pisse-droit » était utiliser pour désigner les femmes qui ne se baissaient pas pour uriner.
Phylloxera : maladie de la vigne causée par un puceron s’attaquant aux racines de la plante. Le phylloxera fut introduit accidentellement en France avec des plants américains vers 1865 et détruisit plus de la moitié du vignoble.
Picadis : terres incultes sur les collines calcaires du Périgord Noir. Les picadis peuvent aussi être des parcelles boisées de pousses naturelles de châtaigniers. En Périgord Méridional ce terme désigne un sommet de colline inculte, recouvert de landes et surtout karstique.
Pio : Dindon.
Porte-balle : mercier qui parcourt le pays, portant ses marchandises dans une balle sur son dos.
Q
Queyrio : coin du foyer de la cheminée.
R
Rabouillère : espèce de terrier peu profond que les lapines creusent pour y faire leurs petits (4).
Rapetasser : raccomoder.
Remuer le merrain : battre les cartes, le merrain étant les cartes. D’un homme qui savait bien jouer, on disait : « il sait bien remuer le merrain » (glossaire des gabariers).
Retira : corde en écorce de tilleul pour l’amarrage (glossaire des gabariers).
Rampants : dans le dialecte nord-occitan « les Rameaux ».
Régent : instituteur.
Reginglet : vin aigrelet légèrement acide qu’on fait avec du raisin qui n’a pas mûri (4).
Regrattier : marchand qui vendait en seconde main diverses denrées de seconde main (5).
Riflau ou riflaoûs : copeaux d’écorce de châtaignier. Voir Paradis.
Rimotte : bouillie à base de farine de maïs.
Riou : ruisseau à sec en été.
Riquiqui : liqueur ou ratafia.
Rite : mot occitan désignant la cane, femelle du canard (appelé riton).
Riton : mot occitan désignant le canard. Voir rite.
Roquille : petite bouteille, en fait ancienne mesure de vin valant la moitié de sétier soit 12 cl environ (4).
Ruffer : en dialecte « ruffar » signifie « peler ». Ici, peler les châtaignes.
S
Sache : grand sac.
Sarrar : pousser la barre du gouvernail à droite (glossaire des gabariers).
Séchadou : voir Clédier.
Seille : sceau en bois et, par extension, un sceau en général.
Seliaud : contenu de la seille (sceau en bois).
Sesta : cage à fromage.
Sol : l’aire plane sur laquelle on installe la batteuse pour le traditionnel battage. Le sol était l’aire de battage du blé au fléau, zone plane et balayée pour écarter toutes les impuretés.
Sole : partie inférieure du pain.
Soucher : sabotier.
Souquier : sabotier.
T
Tabalious : bouts de planches destinés à relier celles des bords (glossaire des gabariers).
Tailhets : plate-forme de 20 à 25 mètres de long sur 6 à 7 mètres de large, garnie de madriers (glossaire des gabariers).
Taillant : couteau à large lame pour trancher le pain.
Taillers : chantier de gabares installées sur les rives de la Dordogne au village de Spontours en Haute-Corrèze (glossaire des gabariers).
Talweg : talus de bordure des terres labourées.
Tarabastel ou Trabastel : entrave attachée au cou de la vache pour l’empêcher de courir trop vite.
Tener drech : tenir droit, c’est-à-dire maintenir le bateau dans sa position (glossaire des gabariers).
Terme : colline du sud du Périgord. Synonyme de maine, pech et tertre.
Tino ou Tinel : cuvier à lessive.
Tirar : ramer (glossaire des gabariers).
Tornes : revenants (ceux qui tournent ou âmes de retour). Relatifs aux âmes errantes, aux esprits. Âmes des morts du village dont on suppose qu’elles reviennent sous formes de lavandières la nuit de Noël.
Tortillon : fabriqué à l’occasion des Rameaux, ce gâteau en forme de petit cerceau était très en vogue autrefois en Périgord.
Touaille : nappe ou serviettte.
Toupi ou Topin : marmite en fonte.
Toupine : pot en grès à usage de récipient pour conserver, sous la graisse, la viande de porc ou les confits de canard ou d’oie.
Tourte : grosse miche de pain ronde.
Tourtière : ustensile sur pieds en cuivre ou en fonte avec un couvercle creux en guise de four que l’on garnissait de braise et qui servait à cuire les tourtes (4).
Tourtous ou galėtous : crêpes de sarrasin levées.
Trado : tréteau.
Traîne : filet de pêche (ou seine) souvent composé de trois filets superposés.
Treilaige : treille, treillage.
Trempil ou tremp : collation estivale qui consiste à boire un bol de vin coupé d’eau glacée et sucrée dans lequel on trempe du pain. Le trempil avait la propriété de rafraîchir et de désaltérer.
Tricoise ou Triquoise : tenaille à ferrer utilisé par les maréchal-ferrant.
Trouille : action de faire l’huile de noix au pressoir (4).
Trouillason : moment durant lequel on fait l’huile de noix au pressoir (4).
Turlututu : vieux chant périgourdin souvent repris en chœur comme une sorte d’hymne.
U
V
Velle : veau femelle.
Vergne : bois d’aulne.
Verveux : petit filet de pêche utilisé pour fermer les canaux de fuite en aval des moulins.
Vervol : verveux ou filet pliant qui a la forme d’une longue nasse, cylindrique ou conique, monté sur des anneaux diminuant par paliers. Cette nasse retient le poisson par des piquets l’empêchant de ressortir.
Vieilles — quand il ne s’agit pas d’une femmes âgée, le terme désigne une femme porteuse de sorts ou du mauvais œil.
Vignette : oseille.
Vignotte : quelques rangs de vigne d’un cépage rustique.
Vîmes : osiers de couleur cuivre qui poussaient en bout de vigne, tressés pour fabriquer les paniers dits bouïdicous. Solides, flexibles et résistants, les liens en osier servent également à attacher la vigne. Osiers de couleur cuivrée utilisés pour tresser en Périgord Noir et en Périgord Méridional.
Virolaire : dérivé de virola, nom occitan désignant la châtaigne.
Vote : c’est la fête votive (ou paroissiale) qui se déroulait au plus près de la date du saint patron de la paroisse. La « re-vote » est le lendemain de la vote qui donnait souvent lieu à des rassemblements familiaux.
W
X
Y
Z
Notes :
- (1) Les remous de la Dordogne, Matie-Pierre Vincent, Éditions Lucien Souny, 2014.
- (2) Paysans : Mémoires vives 1900-2000, Récits d’un monde disparu, Collection Mémoires/Histoire, Bernard Stéphan, 2006.
- (3) Gens et métiers du Périgord, Éditions Royer Mémoire de Terroir, Bernard Stephan, Toulouse 2001.
- (4) La cuisine rustique au temps de Jacquou le Croquant, Guy Penaud, José Corréa, Éditions La Lauze, Périgueux.
- (5) Le Périgord, de l’aiguière au zinzolin, Objets usuels, cadres de vie et gestes du quotidien de 1600 à 1945, Monique Bourgès Audivert, Les Éditions du Perce-Oreille, 2015.